Le 17 juin 2021, M. Owana Jean Olivier, le journaliste de la Cameroun Radio and Television (Crtv) a subi un revers dans l’affaire qui l’oppose à l’Union des Eglises évangéliques du Cameroun (UEC). Le Tribunal de première instance de Yaoundé centre administratif qui connaissait du dossier a rendu sa décision. Le journaliste a été reconnu coupable des faits de destruction qui lui étaient reprochés. Le tribunal lui a accordé des circonstances atténuantes en sa qualité de délinquant primaire et l’a condamné à verser à l’UEC les dommages et intérêts d’un million de francs. Il devra également payer une amende de 100 mille francs et des frais de justice d’un montant de 54 mille francs.
Le litige qui opposait le célèbre présentateur de plusieurs émissions de la Crtv à ses voisins, les fidèles de l’Eglise UEEC située au quartier Santa Barbara à Yaoundé, repose sur la destruction de matériaux de construction acheté grâce aux contributions faites par les ouailles de cette église. Lors de l’audience du 6 mai 2021, les débats ouverts ont permis à chaque partie au procès de donner sa version des faits.
Les témoignages du secrétaire général de l’UEC et deux fidèles avaient accablé le journaliste. Ils avaient déclaré avoir vu Jean Olivier Owana en compagnie d’autres personnes détruire la fondation du mur querellé et une partie du matériel stocké non loin de l’église le 4 décembre 2020. Ledit matériel était constitué de parpaings, planches, ciment, sable, fer. Pour étayer l’accusation, les plaignants avaient présenté au tribunal des prises de vue montrant le mis en cause en action. Ils avaient expliqué que les matériaux querellés étaient destinés à reconstruire le mur de leur voisin qu’ils avaient malencontreuse fait tomber lors de la construction d’un mur de soutènement. La sommation leur avait été faite suite à une saisine de la gendarmerie, du maire et le sous-préfet de la localité par leur adversaire à travers une plainte. Les responsables de l’UEC affirmaient que leur communauté avait entrepris les travaux de reconstruction en question après avoir adressé plusieurs correspondances au voisin qui était resté muet.
Une tombe
Des accusations que M. Owana Jean Olivier avait rejetées en bloc. Pour sa défense, le journaliste avait affirmé avoir remblayé le fossé qui obstruait l’entrée de son domicile. Il avait soutenu que ces actes consistaient à libérer le passage pour ses enfants qui avaient été traumatisés par la terre rouge qui ressemblait à une tombe. Il avait souligné n’avoir pas été approché par un responsable de cette église encore moins reçu leurs correspondances. Le journaliste avait, dans son exposé, demandé au tribunal de ne pas considérer les images produites par les plaignants parce qu’elles étaient anonymes et non datées. Le tribunal, qui n’a pas été convaincu par les arguments du journaliste, a finalement donné raison à l’UEC. Le verdict du 17 juin dernier va-t-il enfin siffler la fin des tensions entre les protagonistes ? Nul ne le sait encore.