M. Mbiaga Jean-Pierre Bertrand va encore attendre pendant quatre semaines avant de donner sa version des faits dans le procès qui l’oppose à la Crtv et au ministère des Finances devant le Tribunal criminel spécial. Accusé avec M. Amadou Vamoulké, ancien DG de la Crtv d’avoir spolier l’entreprise publique de plus de 2,1 milliards de francs, cet enseignant et consultant en comptabilité trépigne d’impatience pour entrer dans le box des témoins. Il croyait le faire les 14 et 15 mars dernier, mais une circonstance indépendante du tribunal est venue perturber son projet. Deux autres accusés du même procès n’ont pas répondu présent pour des raisons de santé, obligeant les juges à renvoyer la suite du procès au 11 avril prochain.
m. Gabriel Belinga, l’un des deux accusés malades, se trouve tout simplement incapable de se mouvoir de façon autonome depuis quelques temps, selon les informations parvenues aux juges. Victime d’une maladie dégénérative qui a rendu quasiment inertes tous ses membres, cet homme de 52 ans est désormais totalement cloué au lit. Comptable de formation, il occupait la fonction de sous-directeur des finances et de la comptabilité à la Crtv à l’époque des faits qui lui sont reprochés. Il fait l’objet de deux chefs d’accusation en compagnie d’autres personnes dont son ancien DG. Sur leurs têtes pèse des soupçons de détournement de près de 10,7 milliards de francs, d’une part, et de 235 millions de francs, d’autre part. Ce sont dans les deux cas des opérations financières faites sur les comptes de l’entreprise ou à la caisse pour lesquelles l’accusation déclare qu’ils n’ont jamais laissé de traces dans les livres comptables de l’entreprise. Ce que conteste les mis en cause.
Le second malade se nomme Mme Ngamva Lucie, comptable, elle aussi, qui assumait par intérim la fonction de directeur de l’administration et des affaires financières à l’époque des faits. Agée de 55 ans aujourd’hui, elle aurait subi un accident vasculo-cérébral (avc). Elle répond des deux chefs d’accusation reprochés à son ancien collègue, Gabriel Belinga, mais doit aussi se justifier en compagnie de M. Vamoulké, au sujet d’un présumé détournement de 525 millions de francs pour lequel tous les accusés nient totalement les faits. Ces cas de maladie inquiètent beaucoup les autres personnes concernées par la procédure judiciaire, compte tenu de la gravité des deux situations, mais le collège des juges a assuré qu’il devait faire progresser la procédure judiciaire lors des prochaines audiences, qu’importe situation. Le cas de M. Mbiaga Jean-Pierre Bertrand étant par exemple sans lien avec ceux des deux malades, le procès pourrait se poursuivre sur ce chef d’accusation sans incidence sur les droits de la défense des autres accusés.