Le 25 novembre 2021, l’affaire qui oppose M. Nomi Biloy Lein Bertin, un commissaire de police à M. Fongang Eric Martial, un prétendu technicien en mécanique auto était programmée au Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé, Centre-administratif (CA). Elle revenait pour les réquisitions du représentant du parquet et les plaidoiries des avocats. Bertin Nomi Biloy Lein reproche à M. Fongang Eric Martial de lui avoir pris la somme de 560 mille francs lui promettant de réparer son véhicule qui était tombé en panne. Il était également question dans l’entente des deux parties de rechanger en cas de besoin, certaines pièces dudit véhicule. L’affaire avait tourné au fiasco mettant les deux hommes en désaccord total. C’est ce malentendu qui avait finalement conduit les parties devant le Tribunal.
Ce 25 novembre, en l’absence du plaignant le ministère public a demandé au tribunal de déclarer le mis en cause coupable des faits retenus à son encontre. Le conseil du plaignant est allé dans le même sens que le représentant du parquet avant d’annoncer que son client se constitue partie civile (personne ayant personnellement souffert d’un dommage directement causé par une infraction qui exerce contre les auteurs de dommage l’action civile en réparation du dommage causé par cette infraction) dans ce procès. Il a déclaré que le commissaire de police réclame la somme de 1 million de francs représentant le tort subi.
Le conseil de l’accusé a, pour sa part, expliqué que le plaignant n’avait effectué aucun travail d’expertise sur le véhicule qui puisse lui permette de remettre en question le travail de son client. L’homme en robe noir affirme qu’il y a de doute sur le montant qui avait été donné à son client car il n’y a pas de décharge. En outre, il souligne que le véhicule en question se trouve entre les mains du commissaire qui l’utilise. D’où sa demande au tribunal de se déclarer incompétent sur la demande des dommages et intérêts, formulée par le plaignant. L’affaire a été mise en délibéré pour le 9 décembre 2021.
Rappelons que pendant les audiences antérieures, l’accusé avait partiellement reconnu les faits d’abus de confiance qui lui sont imputés. Il avait contesté le montant avancé par le plaignant. Eric Martial Fongang avait déclaré avoir plutôt perçu la somme de 433 mille francs. Il avait raconté avoir utilisé la somme querellée pour acheter des pièces de rechange et procéder au travail qui lui avait été demandé par le plaignant. D’après lui, les fonds que lui avait donné le commissaire de police étaient insuffisants par rapport aux dépenses qu’il aurait effectuées pour la réparation du véhicule. Raison pour laquelle, il demande plutôt que le plaignant lui restitue les excédents d’argent qu’il avait dit avoir consacré pour remettre en marche le véhicule de Bertin Nomi Biloy Lein. Les débats de l’affaire avaient suscité des commentaires parmi les justiciables présents dans la salle d’audience. On pouvait alors entendre des exclamations du genre : « encore les mécaniciens ! On les connait, ils sont comme ça. Celui-ci n’a même pas peur de tromper un commissaire de police. Ces gens sont malhonnêtes !».
De fait, le litige remonte en 2021, lorsque le plaignant aurait confié son véhicule au mécanicien dans le but de le faire réparer. Quand le flic avait repris son engin quelques jours plus tard, il avait constaté que celui-ci n’avait subi aucune réparation. Face à ce constat malheureux, il dit avoir fait recours à un autre mécanicien qui avait résolu son problème. Trois semaines plus tard, le commissaire de police avait exigé à M. Fongang Eric Martial la restitution de ses fonds. Il estimait que ce dernier n’avait pas exécuté le travail qui lui avait été confié.