Philomène est une femme malheureuse. Elle a été séparée de Mimie, sa fille, depuis 9 ans. Mariée et mère de trois autres enfants, la dame n’a toujours pas trouvé le bonheur. L’absence de son premier enfant à ses côtés fait d’elle une maman désespérée. Elle accuse son ex petit ami de s’immiscer dans sa vie de couple et de l’avoir privé de ses droits vis à vis de leur enfant. Ce dernier, qui ne comparait pas malgré les multiples convocations qui lui ont été adressées, ne pourra jamais dire au tribunal les raisons qui l’ont déterminé à éloigner une mère de son enfant pendant longtemps.
C’est avec les larmes aux yeux que Philomène a pris la parole devant le Tribunal de premier degré (TPD) de Yaoundé le 29 juin 2021. Accompagnée de Freddy, son époux, elle a expliqué au juge ce qu’elle qualifie de calvaire. Elle déclare avoir fait la connaissance de Michel lorsqu’elle était encore sur les bancs de l’école. Six mois après leur aventure, elle est tombée enceinte et a donné naissance à Mimie en 2006. Dans le souci de poursuivre ses étude, l’enfant a été confié au départ à ses parents. Lorsque la fillette a atteint l’âge de 6 ans, Michel a réclamé et obtenu sa garde. Depuis lors, Philomène soutient qu’elle n’a plus revue sa fille. Au début, déclare-t-elle, elle avait la possibilité de causer avec l’enfant à travers le téléphone de Michel. Mais, lorsqu’elle a épousé Freddy, la relation entre mère et fille s’est dégradée. Michel s’oppose à tout dialogue. «Les rares fois que ma fille m’appelle dans un callbox, elle se plaint qu’elle se sent abandonnée et aimerait passer du temps avec moi afin de mieux me connaitre. Elle aimerait aussi rencontre ses petits frères» a-t-elle déclaré.
Refus catégorique
À la question du tribunal de savoir si Philomène n’a pas essayé de faire venir l’enfant à la maison, cette dernière a raconté que lors des grandes vacances de l’année dernière, elle a exprimé son désir de revoir sa fille. C’est ainsi qu’elle a décidé de faire venir sa fille à son domicile pour qu’elle puisse passer un mois de vacance avec son «autre famille». «J’ai fait les préparatifs, acheté un nouveau lit, placé une télévision dans la chambre des enfants etc. tout le monde était content à la maison. On lui avait réservé un accueil chaleureux. Lorsque j’ai demandé à son papa si c’était possible que Mimie vienne chez moi, son «non» était catégorique».
Philomène déclare en outre que chaque fois que sa fille l’appelle, elle est en pleurs. Elle lui dit qu’elle veut passer du temps avec sa maman pour au moins une fois dans sa vie. Depuis lors, c’est devenu une situation de guerre entre la mère et le père de l’enfant. Lorsque Michel se rend compte que Mimie a appelé sa mère, il rappelle chez Philomène, peu importe son interlocuteur, il se met à gronder. Ce qui énerve le plus la dame est le fait que cette situation commence à avoir un impact sur sa vie de couple. Freddy y voit du mépris de la part de Michel, lorsqu’il se fait gronder, quand il répond au hasard au téléphone de sa femme. «Cet homme appelle toujours avec un numéro inconnu et à des heures tardives. Je réponds au téléphone de ma femme parce que nous ne nous cachons rien. Je ne supporte pas qu’un autre homme me crie dessus, fût-il le géniteur de la fille de mon épouse, ou alors qu’il insulte celle qui vit sous mon toit», a ajouté Freddy.
Pour préserver la stabilité de son mariage, Philomène a dont saisi la justice pour obtenir la garde de Mimie, ou alors, que le tribunal lui accorde le droit de visite. Soutenue par son époux, la dame se dit capable d’entretenir sa fille pendant la période qu’elle va passer chez elle et souhaite rattraper le temps perdu. «J’ai attendu tout ce temps croyant que mon ex copain va changer et revenir à des meilleurs sentiments. Il n’en fait qu’à sa tête. J’ai envie de revoir ma fille après 9 ans de séparation. C’est une adolescente, elle a besoin de sa maman à ses côtés. Elle sera épanouie avec moi et ses autres frères. Je suis sûr qu’elle a aussi hâte de me revoir et de me dire combien de fois elle m’aime», a-t-elle conclu. L’affaire a été soumise à l’appréciation du ministère public pour enquête et réquisition.