Neymar est un homme abattu. Il ne parvient pas à comprendre qu’à son âge, son acte de naissance soit un faux. Il a saisi le juge du tribunal de premier degré (TPD) de Yaoundé, pour obtenir un jugement supplétif de son acte de naissance. Accompagnés de ses parents, tous d’un âge avancé, il a expliqué au tribunal comment est-ce qu’il a fait cette découverte. À 50 ans, Neymar est un père de famille et agent de l’Etat. Il a expliqué au tribunal que c’est lorsqu’il a voulu composer un dossier dans le cadre de son travail qu’il a été informé que son acte de naissance est apocryphe. Pour se rassurer de son authenticité ou pas, il s’est rendu à la communauté urbaine de Yaoundé où son acte a été établi en 1971. Là-bas, on lui a fait comprendre que son acte n’a pas de souche. Pourtant, déclare Neymar, il a obtenu tous ses diplômes avec ce document sans aucun problème. Il l’a même utilisé lors de son intégration à la fonction public et n’a jamais été informé de son caractère douteux. L’homme a donc saisi le juge pour qu’il ordonne aux autorités compétentes de lui dresser un acte de naissance conforme sans modifier sa filiation, son âge et les noms et prénoms de ses parents.
Pour convaincre le tribunal de la justesse de sa demande, il a fait comparaitre ses parents comme témoins. Ces derniers ont déclaré avoir dressé l’acte de naissance de leur fils dans la légalité. Jusqu’à ce jour, ils croyaient que l’acte de naissance de Neymar était conforme. «Nous avons aussi été surpris, lorsqu’il est venu nous informer que son acte de naissance n’a pas de souche. Pourtant, je me rappelle qu’à cette époque-là, tout avait été fait comme on nous avait indiqué», a confié la mère de Neymar. Pour donner du credit à ses déclarations et celles de ses témoins, Neymar a présenté au tribunal l’attestation de non existence de souche qui lui a été délivrée par les agents de la communauté urbaine.
«Vous êtes trop vieux pour demander un jugement supplétif d’acte de naissance», a martelé le tribunal avant d’ordonner un transport judiciaire à la communauté urbaine de Yaoundé pour toucher du doigt la véracité des faits. Neymar doit à cet effet s’acquitter de la somme de 100 mille francs représentant les frais de transport du tribunal avant la prochaine audience.
Odette Melingui