Par Christophe Bobiokono – cbobio@gmail.com
C’est le type d’audience où le malaise est visible, à couper au couteau. Le 28 février dernier, M. Urbain Olanguena Awono, ancien ministre de la Santé publique, était face aux juges du Tribunal criminel spécial (TCS), où il répond encore d’un présumé détournement de 3 milliards de francs en compagnie d’un ancien collaborateur, Dr Wang Hubert, médecin, qui était le coordonnateur du programme Sida à l’époque des faits au centre du procès. L’ancien ministre et son coaccusé devaient procéder ce jour-là au contre-interrogatoire du principal témoin de l’accusation, M. Tonye Emmanuel, inspecteur d’Etat à la retraite, auteur d’une contre-expertise ordonnée par le juge d’instruction pendant la phase de l’enquête judiciaire. Il y a longtemps que ce rendez-vous est programmé, mais ne s’est jamais réalisé pour diverses raisons, dont celle relative à l’indisponibilité du témoin pour cause du décès de sa mère. Portée à l’attention du tribunal, cette information a provoqué la compassion des autres acteurs du dossier.
D’entrée de jeu cependant, après les formalités liées au début de l’audience, M. Olangue Awono a demandé au collège des juges de lui accorder la possibilité d’exprimer son propre malaise au sujet de la procédure judiciaire avant de passer à la phase des questions-réponses avec le témoin. C’est ainsi qu’il a délivré un message visiblement préparé d’avance (lire un extrait ci-dessous, l’intégralité étant publiée sur www.kalarahebdo.net), message dans lequel il s’étonne de devoir répondre des actes de gestion de la Centrale nationale d’achat du médicament essentiel (Cename), structure administrative dans laquelle les accusés n’ont jamais joué un quelconque rôle, ni comme employés, ni comme responsables à quelque titre. Il s’est donc plaint, après avoir déjà été condamné par le TCS pour un «détournement de fonds publics par assimilation», de se retrouver devant la même juridiction aujourd’hui «pour le fait d’autrui». «Est-ce qu’on ne s’est pas trompé de cibles ? Quel sens pourrait-on donner à ce procès manifestement fabriqué, sans fondement et injuste ?», s’est-il questionné avant de laisser Me Memong, l’avocat commun des accusés, interroger quand même le témoin.
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