Par Jacques Kinene – jkine7@yahoo.fr
Mme Ngo Mbangue Dorothée, une camerounaise installée en Europe n’est pas au bout de ses peines. Elle aurait perdu des investissements d’une valeur de 80 millions de francs et fait désormais face à une onéreuse procédure judiciaire engagée depuis 2019 contre ses adversaires M. Essono, son ancien bailleur et Me Mana, un notaire. La plaignante se plaint des contraintes financières et les risques de voyages imposés par les nombreuses navettes effectuées entre son pays de résidence et le Cameroun. Le 15 septembre 2021, elle est repartie du Cameroun, déçue, le juge du Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé centre administratif ayant décidé de reprendre les débats au point zéro à la demande des avocats du notaire. L’affaire qui passe depuis août 2020 en l’absence de Me Mana, notaire, qui ne comparaissait pas, revient le 17 novembre 2021 pour la réouverture des débats. A cette date, les témoignages des deux parties au procès sont attendus.
Pour bien comprendre cette affaire, il faut remonter en 2015, lorsque Mme Ngo Mbangue Dorothée approche M. Essono pour louer un local appartenant à ce dernier au quartier Mbankolo en face de la Foire de Tsinga. Un contrat de bail commercial et d’habitation avait été établi entre la femme d’affaires et M. Essono. Pour matérialiser le contrat, Mme Ngo Mbangue Dorothée avait donné à son bailleur une avance de 60 mois d’un loyer mensuel de 50 mille francs. C’est ainsi que la plaignante avait entrepris des travaux de réhabilitation dudit local qui était déjà en état de ruine. Elle avait ouvert, dans les lieux, une boutique moderne dénommée Dorothée Glamour, spécialisée dans la vente des habits de mariage de luxe et des produits de beauté. Des investissements que l’accusation évalue à plus de 40 millions de francs. La structure qui se proposait de recruter à terme 22 employés et disposait déjà un parc automobile de véhicules n’a pas fait long feu. Et pour cause, en 2018, le local avait démoli et une procédure avait été engagée à l’insu de Mme Ngo Mbangue Dorothée.
Informée de la situation, la femme d’affaires avait porté plainte contre M. Essono et Me Mana, le notaire, en mars 2019. Elle reproche à ces derniers, les faits de destruction, vol, rétention sans droit de la chose d’autrui et dissimulation de procédure.