Par Christophe Bobiokono, Directeur de la publication
C’est sans fards ni trompettes que l’actuelle édition de votre hebdomadaire arrive sur le marché, on dirait sur la pointe des pieds. Il s’agit pourtant de l’édition N° 400, un chiffre qui, en temps normal, aurait été le prétexte d’une parution spéciale. Les 100e, 200e et 300e rendez-vous de Kalara avec ses lecteurs avaient été célébrés à chaque fois de façon plus ou moins particulière : une conférence-débats au Hilton hôtel et un hors-série en deux tomes sur les portraits de ceux qui font la justice au Cameroun avaient marqué d’une pierre blanche nos cents premiers pas ; la parole avait largement été donnée aux lecteurs pour les 200e et 300e jalons, offrant un merveilleux miroir à l’équipe rédactionnelle. Cette fois, il n’y aura rien de tel. Le temps est à la remise en question et à la relance.
Ce 400e numéro de l’hebdomadaire du monde juridico-judiciaire paraît en effet dans un contexte de crise profonde pour la presse écrite camerounaise. Cela fait environ deux ans qu’il manque une société de distribution de la presse dans notre pays, ce qui accule les éditeurs à la pure débrouillardise pour la vente de leurs produits. En dehors du trihebdomadaire L’œil du Sahel, qui s’appuie sur un réseau informel bien huilé dans la partie septentrionale du pays, quasiment aucun autre journal ne peut se vanter d’être véritablement vendu aux citoyens de cette partie du Cameroun. Dans le reste du pays, seules quelques métropoles régionales sont vraiment servies. Et encore… A Yaoundé comme à Douala, qui sont les villes où l’essentiel de la presse se vend, le journal n’arrive pas forcément dans tous les quartiers. Certains accrocs à la lecture sont obligés de chercher leur journal pour le trouver. C’est une situation anormale que vivent mal les journaux qui refusent d’être des instruments de règlement de compte comme il en pullulent beaucoup, hélas !
Pourtant présenté comme membre du trio de tête des journaux que les consommateurs apprécient le plus pour la qualité de ses contenus, de l’avis des rares kiosquiers qui ont pignon sur rue, Kalara vit très mal (peut-être moins que la grande masse des journaux) la situation. Il a fallu jusqu’ici d’énormes sacrifices de la part de son principal promoteur pour que la machine continue de tourner. Bien que l’équipe réactionnelle soit fière d’avoir effectué ce 400e pas dans un contexte économique général difficile, elle est consciente que la situation ne peut pas continuer ainsi. Pour prolonger l’aventure, le journal s’est engagé depuis quelques mois dans la recherche d’un nouveau souffle. Qui remet clairement en question son modèle économique des premiers jours. La prise de ce virage se veut prudente. C’est la raison du manque de youyous qui caractérise la parution de l’édition que les lecteurs ont en mains.
Ce 21 septembre 2021, jour de parution de cette 400e édition, l’équipe de Kalara annonce, de façon solennelle pourrait-on dire, qu’elle va désormais servir ses lecteurs à travers deux supports : l’actuel hebdomadaire, naturellement, mais avant tout et surtout son site internet (www.kalarahebdo.com), qui est en expérimentation depuis plus de quatre mois. Voilà le symbole de la célébration de la 400e édition de Kalara. Contrairement à ce que laisse-croise son nom de domaine, ce site a pour vocation d’être un quotidien. Il s’engage à offrir à ses abonnés, chaque jour désormais, une information fraiche et sans doute plus riche, qui sera traitée de façon approfondie et professionnelle comme toujours, sur l’actualité des milieux judiciaires. Une actualité éclairée par toute la masse des archives méthodiquement constituées depuis la création du journal il y a huit ans.
Une telle offre a l’avantage de servir un public plus large sans desservir les fidèles consommateurs actuels, qui ont cependant la possibilité de migrer vers le numérique. Le site est à la disposition des lecteurs partout où ces derniers se trouvent au Cameroun, voire sur la planète terre, à condition qu’ils soient connectés au réseau des réseaux et qu’ils prennent leur abonnement à travers un dépôt ou transfert d’argent sur les comptes entreprise OM (N° marchand : 529040) ou MoMo (N° marchand : 672464). A partir de leur tablette, leur téléphone portable ou leur ordinateur, les abonnés de Kalara auront désormais accès au meilleur de l’information judiciaire au Cameroun 24h/24. Tous ceux qui, à chaque parution de Kalara, avaient l’habitude de faire pression sur l’éditeur pour que ce dernier leur envoie le PDF du journal en kiosque, savent désormais où aller étancher leur soif de lecture.
La grille des tarifs d’abonnement au site internet de Kalara est publiée en page 12 de l’actuelle édition. Elle sera rappelée autant que possible partout où c’est possible. Avec la démarche à suivre pour être connecté au site à la suite du paiement de l’abonnement. Le journal espère qu’à travers leurs contributions par l’entremise des abonnements, les lecteurs vont aider à enrichir le contenu de l’offre informationnelle. En fait, Kalara compte étendre sa zone de collecte des nouvelles bien au-delà de Yaoundé et Douala tout en étoffant sa présence dans ces deux grandes métropoles et en diversifiant son offre, avec la possibilité d’offrir parfois une information instantanée de terrain ou de décliner certains de ses contenus par la vidéo. C’est un déploiement coûteux s’il doit être en plus effectué par des journalistes professionnels. Le prix de la qualité et de la quantité au service d’un lectorat exigeant. Plus il y aura des abonnés, meilleur sera le contenu. Sans doute un partenariat gagnant-gagnant.
Nous avons observé au cours de ces cinq dernières années que pas moins d’une vingtaine de sites d’information en ligne pillent quotidiennement les contenus de votre journal, en reprenant abusivement en partie ou entièrement certains de ses articles ou en les réécrivant malhonnêtement, sans aucune contrepartie pour ceux qui se tuent à la tâche. Une autre façon de mettre en péril la poule aux œufs d’or. S’il est évident qu’un tel piratage de nos contenus pouvait se comprendre sans jamais se justifier jusqu’ici, la nature ayant horreur du vide, le lancement de www.kalarahebdo.com vient combler le vide. Pour faire hommage au journalisme de terrain et au journalisme d’enquête en faisant en même temps ombrage à la contrefaçon et à la malhonnêteté intellectuelle, vous savez désormais comment mettre le vent dans les voiles de votre journal. Comment lui redonner ce souffle qui commence à manquer. Merci d’avance et à bientôt avec un journal de meilleure qualité.