Par Christophe Bobiokono – cbobio@gmail.com
Plus on s’achemine vers la fin du procès, plus la thèse du complot reprend forme. Au lendemain de l’audience devant le TCS tenue jeudi dernier, 7 avril 2022, c’est le sentiment que partage la plupart des acteurs de l’affaire qui oppose l’Etat du Cameroun, à travers le ministère des Finances (Minfi) et la Crtv, à M. Amadou Vamoulké et Polycarpe Abah Abah, entre autres. L’ancien ministre de l’Economie et des Finances (Minefi), dont l’audition se poursuit toujours, a réussi à exhumer, c’est le cas de le dire, des documents importants qui avaient été ignorés, et peut-être même volontairement dissimulés, au moment d’engager les poursuites judiciaires contre lui-même et les deux autres accusés de ce procès. C’est, notamment, un rapport complémentaire de l’enquête policière menée par la Direction de la police judiciaire. Daté du 5 mars 2012, le document et ses pièces annexes, qui apportent des réponses claires aux faits à la base du procès, a été admis comme pièces à conviction par le trio des juges.
Tous ces documents n’ont pas (encore) fait l’objet de débat devant le TCS. M. Abah Abah a décidé de reprendre toutes ses forces avant de s’y engager après plus de deux heures d’échanges entre l’accusé et l’un de ses avocats lors de la dernière audience. L’ancien ministre entend s’y concentrer lors de sa prochaine comparution. Ce sera en principe le 21 avril 2022. Une audience qui s’annonce renversante par rapport à tout ce qui s’est passé dans cette affaire depuis 5 ans. Pour bien comprendre l’importance des documents «retrouvés» par cet accusé, un petit rappel s’impose. Suite à une mission de vérification effectuée par le Contrôle supérieur de l’Etat (Consupe) sur la gestion de la Crtv pour les exercices 2004 et 2006, la direction de la police judiciaire avait été saisie du rapport dressé par les inspecteurs d’Etat après leurs investigations. Et le 7 mai 2009, la police adressait un premier procès-verbal d’enquête au procureur de la République près le tribunal de grande instance du Mfoundi.
Enquête relancée
Partiellement satisfait par ladite enquête, le procureur de la République avait décidé de prescrire à la direction de la police judiciaire de procéder «toutes affaires cessantes» à quelques «mesures complémentaires» d’investigation soigneusement précisées dans une correspondance datée du 30 décembre 2009. Et les attentes de M. Jean Fils Ntamack, pour ne pas le nommer, concernait particulièrement cinq points du rapport du Consupe sur la Crtv : l’octroi «d’avantages indus», le «gonflement artificiel de la redevance audiovisuelle», le «virement de la redevance audiovisuelle dans le compte N° 311198516315000», «l’exécution des marchés fictifs», puis les «opérations de dépenses irrégulières». Ces cinq centres d’intérêt se trouvent au cœur du procès intenté autrefois à (feu) Gervais Mendo Ze et consorts, dans le volet 1 de l’affaire Crtv, et aujourd’hui à Amadou Vamoulké et consorts, dans le volet 2.
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