Par Jacques Kinene – jkine7@yahoo.fr
Paul Chouta, le lanceur d’alertes et animateur de la plateforme le «TGV de l’info» sur le réseau social Facebook revient de loin. Après 24 mois de détention à la prison centrale de Yaoundé Kondengui pour une affaire de diffamation par voie de presse dont la peine maximale est de six mois, il est désormais libre de ses mouvements. Le 18 mai 2021, le Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé centre administratif a enfin rendu sa sentence en condamnant M. Chouta Paul à une peine de 23 mois d’emprisonnement ferme. Il doit également payer à la célèbre écrivaine camerounaise Calixte Beyala, la plaignante, la somme de 2 millions de francs de dommages et intérêts et une amande de 165 000 francs. Ainsi s’achève un procès qui a fait couler beaucoup de salive et dont personne n’avait imaginé qu’il serait aussi long. Pour une affaire de diffamation, le procès de Paul Chouta avait parfois pris une tournure incompréhensible marquée par des manœuvres dilatoires, notamment, les renvois successifs qui ont prolongé indéfiniment les débats et avaient pour but de retenir le plus longtemps possible le mis en cause en prison. Dans le même ordre d’idées, il est important de signaler que pour des raisons inavouées, l’affaire a fait un tour à la Cour d’appel du Centre avant d’être renvoyée en jugement au TPI.
Finalement, seul Paul Chouta a été jugé et condamné en l’absence de ses coaccusés Yves Yérima alias Nyamsi et Mme Ngo Hebga Mispa, la propriétaire des « Paradis des anges» une école primaire basée à Douala. Et pourtant, en, avril 2019, Mme Calixte Beyala avait saisi la justice d’une plainte contre le jeune homme et un certain Yves Yérima alias Nyamsi. Elle les accusait de divers faits qualifiés notamment d’apologie de viol, calomnie, injures et harcèlement moral par voie d’internet (Youtube, Facebook, Google, Camer.be, Cemac, Camer info etc). Dans une autre plainte, la plaignante accusait également Mme Ngo Hebga Mispa, de complicité des mêmes infractions devant la même juridiction.