Des servants de messe accusés dans un scandale sexuel

Par Odette Melingui – odettemelingui2@gmail.com Abdel Aziz Noumbi Mboueme et Théophane Nguepnang Kouakap ont-ils successivement abusé de Mme Otele Pascaline Pierrette ? C’est à cette question que doit répondre le juge du Tribunal de grande instance (TGI) du Mfoundi lors de la prochaine audience. Les mis en cause ont été renvoyés en jugement devant cette judication pour répondre de l’infraction de viol aggravé en coaction. Mme Otele Pascaline Pierrette, la plaignante, qui était âgée de 26 ans à l’’époque des faits, les accuse de l’avoir droguée, puis violée à tour de rôle dans la nuit du 10 au 11 février 2022. Théophane Nguepnang Kouakap, qui médite sur son sort à la prison centrale de Yaoundé Kondengui depuis 2 ans, et Abdel Aziz Noumbi Mboueme, son ami, qui comparait libre, clament leur innocence. A l’audience du 19 janvier 2024, le représentant du ministère public a requis la culpabilité des deux accusés et a ensuite demandé au tribunal de faire appliquer la loi au moment de rendre sa décision. Au cours de sa plaidoirie, emboîtant le pas du parquet, l’avocat de Mme Otele Pascaline est revenu sur les faits ayant engendrés la procédure judiciaire. Il a relaté que dans la nuit du 10 au 11 février 2022, sa cliente avait été invitée à une kermesse organisée par les enfants de chœur de l’Eglise catholique paroisse de Mfoudassi à Yaoundé. Inquiète pour sa sécurité au moment de regagner le domicile familial, elle avait approché Théophane Nguepnang Kouakap, qu’elle connait depuis des années, pour lui demander de l’accompagner. Mais ce dernier lui avait opposé un refus. Une escapade amoureuse Ayant cependant découvert la vulnérabilité de cette jeune fille à ce moment, il avait sauté sur l’occasion, avec la complicité de son ami Abdel Aziz Noumbi Mboueme, pour la droguer et abuser d’elle. C’est ainsi qu’ils ont utilisé une certaine Chloé, leur amie en commun, qui s’est rapprochée de Mme Otele et aurait introduit les stupéfiants dans son verre. Le lendemain matin, la victime s’est retrouvée nue sur le lit de Théophane Nguepnang et a constaté qu’elle avait été violée. Quelques jours plus tard, Abdel Aziz Noumbi Mboueme s’est vanté de leur exploit auprès d’un certain Lamar et ce dernier a relayé le scandale dans les réseaux sociaux tout en publiant la photo de la plaignante. Humiliée et bafouée, la famille de la jeune fille a décidé de porter plainte contre ses bourreaux. Pour l’avocat de la plaignante, les faits sont graves et portent atteinte à l’intimité de sa cliente. « Il s’agit d’un viol organisé et prémédité par les deux mis en cause. Un coup monté. Il y a eu pénétration partagée et simultanée. Ma cliente s’en ai sortie avec des déchirures d’une profondeur de 2 cm au vagin. Théophane Nguepnang a reconnu sa basse besogne et a voulu faire passer pour une escapade amoureuse et Abdel Aziz a participé à ce viol. Ils sont tous coupables », a déclaré l’homme en robe noire. Une version des faits totalement opposée à celle relatée par les avocats des deux accusés, qui soutienent quant à eux que Mme Otele était consciente et marchait sur ses deux pieds, lorsqu’elle est arrivée au domicile de Théophane Nguepnang la nuit des faits. « Elle était consentante et c’est d’ailleurs elle qui a demandé à aller dormir avec notre client. L’un des voisins a déclaré avoir entendu les gémissements de cette fille vers 2h, et à 8 h le lendemain, elle s’est lavée et s’est fait accompagner par Théophane Nguepnang. Ils avaient l’allure d’un couple amoureux. Mon client vous a d’ailleurs dit qu’il l’a accompagnée chez elle et lui a remis 1000 francs pour son petit déjeuné », a relaté l’un des avocats de la défense. Dans la suite de sa plaidoirie, l’avocat déclare que les parties opposées au procès sont en effet toutes victime d’un commérage orchestré par Lamar. Ce dernier les aurait vues emprunter le même taxi et s’est du coup imaginé qu’il y a eu partouze. De plus, le 14 février, jour de la saint Valentin, Mme Otele Pascaline a aperçu Théophane Nguepnang accompagné de sa fiancée, toute chose qui l’a mise hors d’elle. Enfin, l’avocat soutient qu’aucune preuve n’a été rapportée par l’accusation pour soutenir les déclarations de la plaignante. Notamment l’absence d’un carnet médical au dossier de la procédure, seul document qui pourrait renseigner le tribunal sur l’heure, et l’état dans lequel la plaignante est arrivée à l’hôpital. « Comment une personne qui prétend avoir été voilée dit ensuite que le rapport était protégé. De plus, les faits ont eu lieu le 10 févier et ce n’est n’est que le 9 juin qu’elle a porté plainte. Monsieur le président, la loi pénale n’est pas basée sur les suppositions. On ne saurait parler de drogue sans en apporter la preuve. Les faits de cette cause ne sont pas constitués. », a conclu l’homme en robes noire. Le verdict est attendu.

Des servants de messe accusés dans un scandale sexuel

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