Après 27 ans de partenariat, la relation entre Jullys A. et Chiffu Donatus Kwebe, deux hommes d’affaires nigérians résidant au Cameroun, s’est fortement détériorée. C’est Jullus A. qui a saisi le Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé par le biais d’une citation dirigée contre Chiffu Donatus Kwebe. Il lui reproche d’avoir encaissé la somme de 2, 5 millions représentant les frais d’achat d’un véhicule de marque Toyota Starlet. Son mécontentement vient du fait que le véhicule dont il s’agit ne lui a jamais été remis. D’où les griefs d’abus de confiance portés à l’encontre du mis en cause. Des faits que son compatriote rejette en bloc. Après les débats ouverts au cours de la précédente audience, le rendez-vous du 25 novembre 2021 était consacré aux réquisitions du ministère public et aux plaidoiries des conseils des parties au procès.
Dans son rappel des faits litigieux, le ministère public a indiqué qu’en 2020, la somme querellée a été donnée à Chiffu Donatus Kwebe dans le but d’acheter le véhicule querellé. Il raconte que ladite somme a été remise par le plaignant à son partenaire d’affaires sur la base de la confiance. C’est ce explique qu’il n’ait pas eu de décharge dans cette transaction. Des accusations que M. Chiffu Donatus Kwebe a toujours niées.
Dans ses réquisitions, le magistrat du parquet s’est remis à la sagesse du tribunal à cause du doute qui semble planer dans cette affaire. « Faute de preuve matérielle, c’est la parole de l’un contre la parole de l’autre qui n’édifie pas le tribunal», a-t-il déclaré. Le conseil du plaignant, lui, trouve que l’infraction d’abus de confiance est bel et bien matérialisée avant de déclarer que son client se constitue partie civile. Jullys A. présent à l’audience, réclame la somme de 31 millions de francs représentant le préjudice subi.
L’avocat du mis en cause, quant à lui, trouve plutôt qu’il n’y pas de preuves qui permettent d’établir que son client aurait perçu la somme querellée. Il demande que le tribunal se déclare incompétent et ordonne la relaxe pure et simple de son client. Le Tribunal compte rendre sa décision le 9 décembre 2021.