Par Marie Bahané (Stagiaire) – welaomari@gmail.com
Depuis le 22 janvier 2019, M. Dourwe Kaossiri, vigile et étudiant à l’université de Yaoundé I à l’époque des faits, n’a plus regagné son domicile au quartier Mokolo à Yaoundé. Et pour cause, il avait été interpellé puis mis en détention provisoire à la prison centrale de Yaoundé Kondengui. Il lui est reproché un supposé vol de cartons de produits phytosanitaires au ministère de l’Agriculture et du Développement rural (Minader).
En effet, le Minader accuse l’étudiant par ailleurs, employé de la Société camerounaise de sécurité affecté au projet d’Appui à la lutte antifongique dans les filières cacao et café (Palaf 2C-Minader), d’avoir détourné de biens publics. Il est renvoyé devant le Tribunal de grande instance du Mfoundi pour avoir volé quatre cartons contenant des produits phytosanitaires qu’il avait l’intention de revendre. Le mis en cause qui aurait été pris la main dans le sac, a donné sa version des faits le 9 juin 2021 en présence des représentants du Minader et de son ancien employeur.
Selon le représentant du parquet, en 2018, l’accusé s’était introduit dans les locaux du projet Palaf 2C-Minader et emporté du matériel. Il avait été surpris dans son action par un gardien des stands. Le matériel volé était évalué à 5 millions de francs.
Pour sa défense, M. Dourwe Kaossiri rejette en bloc les faits de détournement de biens publics qui pèsent sur sa personne. Il explique avoir saisi un seul carton qu’il dit avoir trouvé dans un stand des produits phytosanitaires et qu’il l’aurait sécurisé dans son poste de garde qui se trouve dans l’enceinte de l’annexe. Il reconnait avoir été interpellé par le gardien du stand qui lui avait demandé « sa part » sous menace de le « dénoncer s’il ne lui donne pas quelque chose ».
Face au refus de céder aux pressions de son collègue, ce dernier aurait porté l’affaire à la connaissance de la hiérarchie. Il dit n’être jamais rentré en possession des produits prétendument volés.
Dans la suite de son récit, M. Dourwe a expliqué avoir confisqué ces produits pour revendiquer les arriérés de salaire que son employeur avait cumulés. Il raconte que c’est cet argent qui l’aidait à poursuivre ses études universitaires.
Dans ses réquisitions, le magistrat du parquet avait demandé que l’accusé soit déclaré coupable des faits de détournement de biens publics qui lui sont reprochés. L’avocat de la défense a, pour sa part, demandé que son client qui est un étudiant soit relaxé purement et simplement. Selon lui, les véritables voleurs ont été écartés de l’actuelle procédure judiciaire. La décision du juge sur la culpabilité est attendue le 13 juillet 2021.