On comprend mieux comment la somme d’un peu plus de 1,1 milliard de francs a été soutirée des caisses de l’Etat du Cameroun pendant 19 mois à l’aide de 35 fausses décisions de paiement du ministre des Finances (Minfi). Le témoignage fait par André Ela Obiang, l’un des 11 accusés devant le Tribunal criminel spécial (TCS), lève un pan de voile dans cet autre scandale enregistré au Minfi entre mars 2017 et octobre 2018. Le concerné a avoué à mots couverts sa «participation active» dans le forfait présumé, notamment le traitement des décisions litigieuses, la perception d’une partie des fonds querellés et sa tâche dans l’enrôlement de certains membres du gang. Démarrée depuis plusieurs mois, son audition s’est enfin achevée mardi dernier, 7 juin 2022.
Pendant la fraude décriée, M. Ela Obiang, 50 ans, cadre contractuel d’administration, exerçait en effet comme «agent d’appui» au service du contrôle des engagements comptables à la sous-direction du contrôle financier du Minfi. C’est le service en question qui s’occupe habituellement du traitement des dossiers de déblocage de fonds publics en vue du paiement des dépenses de l’Etat. Selon l’accusation, le ministre des Finances avait signé 35 décisions (originales) autorisant des décaissements d’argent au profit soit d’individus nommément cités, soit d’entreprises clairement identifiées. Mais les membres d’un réseau s’étaient spécialisés dans le recyclage desdites décisions, ce qui leur permettait d’obtenir des paiements parallèles sur la base des mêmes décisions.
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