La présidente du tribunal administratif du Littoral lors de l’audience de ce 7 juillet 2022 est sortie du train-train des échanges habituels après un commentaire de l’avocat d’une partie intervenante volontaire dans un conflit foncier. « Maître, je n’apprécie pas ce genre de propos ! » a-t-elle martelé à maintes reprises à l’endroit du défenseur. Ce dernier venait de dire à la fin d’un exposé conclusif qu’il espérait que le document écrit portant ses propos ne va pas disparaître comme un précédent. Une phrase « qui n’est pas une première, vous tentez de faire peser sur le tribunal un soupçon de parti pris. Il peut y avoir un dysfonctionnement comme dans toute administration », a remarqué le juge en remettant un brin violemment le mémoire sur le bureau de la cour. Reprenant la parole, au milieu des réquisitions du procureur, la présidente du tribunal a lu des correspondances du cadastre qui clouent davantage la défense.
Pour en arriver là, il faut rappeler que l’avocate Albertine Tchonang Yakam, qui était défendue par un de ses confrères, a formulé une intervention volontaire dans cette affaire. Des héritiers de David Ekwalla Ekwa ont en effet demandé en janvier 2020 au tribunal administratif du Littoral d’annuler le titre foncier qu’a obtenu un certain Jonas Moukolo sur un terrain à Bonabéri, dans le quatrième arrondissement de la ville de Douala en 1988. Ce document attestant de la propriété du bénéficiaire bouscule un précédent titre foncier établi sur 1247 m² dont se prévalent des membres de la famille de feu Ekwalla Ekwa depuis 1986. Et pour cause, il s’agit, physiquement et manifestement, du même espace selon les plaignants et les experts qui se sont rendus sur les lieux. Seul hic, l’avocat de Me Tchonang Yakam lit un extrait d’expertise que semblent ne pas reconnaître les autres protagonistes au procès. Pour lui, l’expert a démontré que les terrains sont « juxtaposés, l’un à côté de l’autre». Une lecture qui a poussé le tribunal à solliciter nombre d’éléments écrits, même en dehors du procès, et cependant liés à l’affaire.
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