Par Marie Bahané (Stagiaire)-welaomari@gmail.com
Cela fait 2 ans déjà que Semplice est sur les traces de Félicité sa compagne qui a disparu en emportant avec elle leur véhicule de marque pick-up. Les assises familiales et les enquêtes pour retrouver la jeune dame afin de la faire revenir à de meilleurs sentiments se sont avérés moins concluantes. L’affaire a été portée devant le Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé-Centre administratif qui a ouvert les débats entre les parties au procès au cours de l’audience du 26 janvier 2022. Le père de famille a donné sa version des faits ce jour-là en l’absence de Félicité.
Emportés par la flamme passionnelle, les tourtereaux se sont installés ensemble depuis 2011 oubliant au passage de régulariser leur union devant l’autorité compétente : L’Etat civil et l’Eglise, selon le plaignant. De cette vie commune, Semplice, un chauffeur de taxi et Félicité, enseignante de profession ont eu un enfant âgé de 6 ans. Dans son témoignage, il relate avoir fait la connaissance de sa compagne lorsqu’elle venait d’avoir son baccalauréat. Elle nourrissait l’ambition de continuer ses études en allant à l’université mais n’avait pas assez de moyens financiers, précise le père de la famille avant d’ajouter : «Nous avons utilisé mon économie pour qu’elle fasse le concours de l’Ecole normale. C’était une grande joie quand elle a réussi à ce concours. Je me suis juré de prendre en charge sa formation. J’étais sûr que cet emploi fera notre bonheur à nous deux», explique Semplice. Après trois années de formation, la joie du couple était à son comble lorsque leur unique enfant est venu au monde, selon les déclarations de Semplice. «Il y a eu une grande fête chez nous pendant laquelle nous avons invité nos amis», précise-t-il. Sauf que la fête ne durera plus longtemps car selon, le plaignant «ma femme voulait seulement un seul enfant».
Disparition
Reconnaissant au passage que comme dans chaque couple, ils ont fait face à de tempêtes au sein de leur foyer, Semplice affirme que sa compagne avait changé de comportement notamment garder les secrets. Dans ses explications il souligne avoir été informé une fois par ses connaissances que Félicité avait acquis un lopin de terrain dans un quartier voisin et y a lancé un chantier de construction d’une maison. «En voulant aborder le sujet avec elle, elle a tout nié. Comme j’avais confiance en elle, j’ai laissé tomber»
Dans ses explications, il souligne avoir remarqué l’absence de son épouse en 2020 à son retour de travail. «J’exécutais une commande de livraison hors de la ville. Lorsque je rentre un soir, je n’ai plus retrouvé ma femme à la maison. Mon enfant ne connaissait pas aussi où se trouvait sa mère. Je me souviens qu’à la veille, on s’était violemment disputé et ma femme m’a affirmé que je n’avais pas son niveau et qu’elle trouverait un autre homme pour me remplacer. Elle avait l’habitude de me le dire. J’ignorais qu’elle était sérieuse dans ses déclarations car la situation était tendue et nous étions en froid depuis plusieurs semaines».
Félicité avait emporté avec elle le véhicule de marque pick-up que le couple avait acquis aux fins d’exercer le transport. Le problème qui se pose est que chacun affirme être propriétaire de l’engin qui se trouve au centre du procès. Semplice déclare avoir remis de l’argent à sa compagne pour l’achat dudit véhicule. Il a présenté les reçus de transaction Money-gramme ainsi que le Certificat d’immatriculation qui se trouve au nom du plaignant.
Alors que le ministère public qui connait de ce dossier, avait évoqué les déclarations de Félicité à l’enquête préliminaire. Bien que ne comparaissant pas, la mise en cause avait reconnu avoir emporté le véhicule. Elle avait affirmé avoir contracté du crédit de 4 millions au près d’une association dont elle est membre pour l’achat de l’engin en Belgique. Elle avait fourni une reconnaissance de dette auprès de ce groupement. Au vu des faits, la représentante du parquet s’est remise à la sagesse du tribunal en requérant à décharge. C’est le conseil du plaignant qui viendra, dans sa plaidoirie, demander que l’accusée soit déclarée coupable. «Il faut néanmoins reconnaitre que dans cette infraction, il y a rétention sans droit de la chose d’autrui» avait indiqué l’homme en robe noire avant de conclure que son client se constitue partie civile pour réclamer les préjudices subis dans cette affaire. Le déballage est prévu le 23 février 2022.