Par Marie Bahané welao (Stagiaire) – wealomari@gmail.com
Dépossédée de ses 15 millions de francs consacrésà un projet de construction d’un immeuble de quatre niveaux, Mme Biyidi Bénédicte ne verra pas de sitôt sortir des terres les fondations de sa maison. Pourtant, elle aurait tout fait pour que ce projet devienne réalité en recourant aux services de Jean François Bikoy et Romaric Nnama. Le premier s’est présenté à la plaignant comme étant un directeur d’une société dénommées BH Global Business Cameroun, spécialisée dans la construction des bâtiments et qui serait en partenariat avec l’ordre national des architectes du Cameroun. Le second, quant à lui, s’est passé pour un architecte. Le 5 mai 2021 Mme Biyidi Bénédicte, qui vit à l’étranger, s’est fait représenter par son avocat Me Guy Noah Essomba. Ce dernier a donné la version des faits devant le Tribunal de première instance (Tpi) de Yaoundé qui connaît de l’affaire en l’absence des accusés qui ont brillé par leur absence
Investigations
Me Guy Noah Essomba a expliqué avoir été saisie par les deux imposteurs en 2019. Elle dit avoir été flattée de mettre sur pieds ce projet surtout que les supposés architectes lui ont présenté un plan et un budget estimatif de l’immeuble dont le montant s’élève à 15 millions de francs. L’avocat raconte que sa cliente convaincue par les prétendus architectes, a confié la somme querellée à M. Bikoy dans le but d’engager les travaux d’implantation de la fondation de l’immeuble. Il raconte que c’est par la suite que M. Bikoy Jean François et M. Nnama Romaric avaient démarré les travaux mais en recrutant d’autres techniciens. Il souligne que ceux -ci ne maitrisaient pas le métier et ce d’autant plus que les imperfections étaient perceptibles dès l’entame des travaux. Le conseil de Mme Biyidi raconte que ces manquements ont attiré l’attention de sa cliente qui a finalement découvert qu’elle avait affaire à des bandits.
Par ailleurs, l’homme en robe noire souligne que pendant que sa cliente menait des investigations sur les deux personnages et leurs activités, ces derniers ont disparu dans la nature en emportant son argent et laissant les travaux du chantier inachevés. Pour étayer son argumentaire, l’avocat de Mme Biyidi a présenté au tribunal des pièces au soutien de l’accusation notamment une copie du procès-verbal du constat fait par un huissier de justice, la correspondance adressée à l’ordre national des architectes du Cameroun ainsi que le plan de construction de l’immeuble au centre du procès confectionné par les mis en cause.
Les accusés ayant pris les clés des champs, la plaignante s’est néanmoins constituée partie civile et demande que lui soit restituée la somme de 18 millions de francs. La décision du tribunal est attendue le 2 juin 2021.