Par Christophe Bobiokono – cbobio@gmail.com
C’est l’histoire du chat qui est mis en accusation pour avoir attrapé une souris. Huit fonctionnaires du fisc en service dans diverses entités de la Direction générale des impôts (DGI) sont attendus ce mardi, 19 avril 2022 à partir de 9h au Cabinet d’instruction N°8 du Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé – centre administratif (CA). Ils ont tous reçu la semaine dernière une convocation signée par Mme Aissatou Amadou, juge d’instruction dans ladite juridiction, qui programme de les auditionner «sur les faits dont il [leur sera] donné connaissance» à l’occasion de leur comparution. Les faits en question ne relèvent plus du secret, puisqu’une vigoureuse campagne médiatique via une certaine presse et des réseaux sociaux bat son plein depuis la semaine dernière. Basée sur les copies des convocations tout juste sorties du Cabinet d’instruction N°8 du TPI, la campagne en question indique que M. Jean-Pierre Amougou Belinga a porté plainte contre les fonctionnaires des impôts.
Le patron du Groupe L’Anecdote reprocherait aux fonctionnaires du fisc convoqués d’avoir essayé de lui arracher 500 millions de francs dans le cadre d’un contrôle fiscal effectué sur ses entreprises. M. Amougou Belinga estime, à en croire tous les articles publiés à sa gloire, qu’il fait l’objet d’un redressement fiscal de presque 30 milliards de francs, pour avoir résisté aux demandes déplacées des contrôleurs. Il est affirmé que les contrôles du fisc ayant débouché sur cette situation seraient orchestrés par une main noire, celle du secrétaire général de la présidence de la République. Ce dernier est accusé d’avoir agi par l’intermédiaire du patron de l’Agence nationale d’investigations financières (Anif) et du directeur général des impôts pour régler un vieux compte. La saisine du TPI de Yaoundé – CA serait donc une riposte à ce qui apparaît comme une bataille féroce entre clans opposés dans les hautes sphères de l’Etat.
Il faut remonter à l’année dernière pour comprendre les faits à l’origine de l’affaire. La Direction générale des impôts a reçu en 2021 de nombreuses informations provenant de l’Anif, dont celles concernant les entreprises de M. Amougou Belinga au cours de la période 2018 à 2020. Au regard du volume des transactions financières mises en exergue, plus de 80 milliards de francs selon des sources dignes de foi, la DGI décide de faire contrôler lesdites entreprises, une douzaine (lire encadré), pour s’assurer qu’elles sont en règle avec le fisc. Ce travail va être effectué séparément par deux entités distinctes de la Direction générale des impôts : il s’agit donc des Centre régional des impôts du Centre 1 (Cric 1) et du Centre régional des impôts du Centre 2 (Cric 2). En effet, les entreprises de l’homme d’affaires sont réparties, les unes, sur le territoire du Centre 2, et les autres sur le territoire du Centre 1.
La suite de la lecture de cet article (90% du reste du texte) est réservée à nos abonnés
Si vous êtes déjà abonné, bien vouloir vous connecter ici
A partir de 1000 FCFA le mois.
Vous voulez vous abonner ? bien vouloir cliquer ici et suivre les indications