«Je n’ai pas eu la chance d’avoir des enfants naturellement. Permettez-moi madame la présidente de devenir maman définitivement. Je prends l’engagement de m’occuper de cette enfant tout au long de ma vie, et je promets que personne ne lui fera du mal.» C’est par ce serment que Mélissa, une camerounaise à la peau blanche installée en France, a entamé son témoignage devant le Tribunal de premier degré de Yaoundé la semaine dernière. Cette femme de 51 ans environ a introduit une requête en adoption devant cette juridiction il y a quelques semaines déjà. La dame veut adopter Lynsha, une fillette de moins de deux ans placée dans un orphelinat à Yaoundé. Mélissa paraissait inquiète tout au long de l’audience, jusqu’à ce que son affaire soit enfin appelée. Elle a raconté au tribunal avoir pris place dans la salle d’audience depuis les premières heures de la matinée accompagnée de sa belle-sœur, épouse de son frère, qui intervient dans ce procès en qualité de témoin. Les deux dames ont au cours de leurs témoignages respectifs, essayé de convaincre le juge de la justesse de leur réclamation. «C’est cette enfant qui pleure depuis l’entame de mon audience ?», a interrogé le juge. Mélissa, qui portait son bebe sur son dos tout en essayant de la calmer a répondu par un oui.
En effet, Mélissa a raconté au tribunal que l’enfant qu’elle souhaite adopter est placée dans un orphelinat à Yaoundé depuis un bon moment. Ses parents biologiques sont introuvables. Ce bébé n’a pas d’acte de naissance. Son âge varie entre un an et demi et deux ans. Assistante maternelle, Mélissa veut donner un foyer à cette enfant qui «n’a pas demandé à naître», et qui aurait été abandonnée par sa mère biologique. «Les enfants de cet âge ont besoin d’amour. Permettez que cette fillette trouve une famille aimante et accueillante. Elle fait déjà partie de ma famille, et je la considère déjà comme ma fille», a soutenu la requérante.
Bonne mère
Pour convaincre le tribunal de ses déclarations, Mélissa a brandi une autorisation et une attestation d’admission de placement provisoire de la petite Lynsha dans un orphelinat, délivrées par le ministère des Affaires sociales. Elle a également produit les résultats d’enquête de moralité. Elle s’engage en outre à présenter à l’Etat du Cameroun un rapport constant de la vie active de la fillette. La dame, qui promet donner une vie meilleure à Lynsha, a enfin déclaré au tribunal qu’elle souhaite l’emmener en France après le dénouement de cette procédure.
Mélanie, qui se présente comme la belle-sœur de Mélissa, était son seul témoin. Elle a corroboré toutes ses déclarations, et a ajouté que la requérante est une bonne mère pour cette enfant. «Elle assume déjà son rôle de mère. Elle adore cette enfant, qui pour elle est une grâce», a-t-elle déclaré. L’affaire a été soumise à l’appréciation du ministère public.