Par Marie Bahané (Stagiaire) welaomari@gmail.com
Ecroué à la prison militaire de Yaoundé depuis le 16 mai 2020, M. Beth M’Etana Célestin, un jeune militaire, devra encore prendre son mal en patience pour être fixé sur son sort. Le 15 septembre 2021, le Tribunal militaire devant lequel il a été renvoyé en jugement pour violation de consigne et coups mortels, a renvoyé l’affaire au 20 octobre prochain. Le temps pour le commissaire du gouvernement (procureur de la République) de préparer ses réquisitions portant sur la demande de mise liberté formulée par l’avocat du mis en cause. A signaler que seul M. Beth M’Etana Célestin comparaît. Son camarade d’armes M. Talom Martin Luther King Joel, en service lui aussi au 6e Bataillon d’intervention Rapide (BIR) à Maroua dans l’Extrême-Nord et un certain Bengono cité comme témoin dans le cadre de cette affaire ne répondent pas aux convocations du tribunal. M. Bengono serait actuellement en détention à la prison de la ville de Kumba dans le Sud-Ouest pour un autre dossier.
De fait, le 30 avril 2020 Akonolinga, chef-lieu du département du Nyong-et-Mfoumou dans le Centre, était le théâtre d’une bagarre qui avait conduit au décès d’un individu dont l’identité n’a pas été révélée. Intrigué par un imposteur qui arborait l’uniforme du BIR, corps auquel il appartient, M. Talom Martin a décidé de déshabiller ce dernier en public. Ce qui avait déclenché une altercation entre les deux protagonistes, puis une bagarre générale s’en était suivie. Face à la menace de lynchage de son collègue Talom, Célestin Beth M’Etana et le témoin Bengono étaient intervenus dans le but de mettre un terme à la rixe. C’était la goutte d’eau qui avait fait déborder le vase. Une foule furieuse avait encerclé les deux militaires. Acculés, les deux éléments avaient été obligés de réagir en se défendant. Au terme des échauffourées, un individu grièvement blessé a rendu l’âme alors que les militaires avaient pris la clé des champs.
L’accusation explique que la responsabilité du crime avait été attribuée à M. Beth M’Etana Célestin. Il lui est reproché d’avoir fait usage d’un poignard dont il était en possession pour tuer la victime. Initialement poursuivi pour meurtre et violation de consigne avec son collègue Talom, les faits ont été requalifiés par le juge d’instruction en ceux de coups mortels et violation de consigne.