Après plus d’un an, les avocats des parties au procès tergiversent sur l’affaire opposant Lady Ponce à Coco Argentée devant le Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé-centre administratif. Les discussions s’enlisent sur des questions d’ordre procédurales en l’absence des deux chanteuses camerounaises, qui continuent à s’invectiver à travers des propos voilés jetés sur la toile. L’audience du 1er juillet 2021 a constitué une autre balade de santé pour les avocats. Me Bissou l’avocat de Lady Ponce était en face de son confrère Me Ntede, nouvellement constitué pour Coco Argentée. Ce dernier a demandé un renvoi pour prendre connaissance du dossier de procédure. Mais, avant cela, il s’est attardé sur le sort des deux citations directes introduites par Lady Ponce contre sa cliente pour la même affaire devant le TPI.
En réaction aux appréhensions de son confrère d’en face, Me Bissou, qui brûle d’envie d’en découdre avec l’adversaire de sa cliente, a expliqué que la deuxième citation directe a été déposée devant la justice parce que dans la première qui est caduque, la mise en cause n’était pas identifiée. D’après l’avocat, il n’y a qu’une seule procédure engagée contre Coco Argentée dans cette affaire. L’avocat s’est fortement indigné de l’attitude de Coco Argentée qui n’a toujours pas comparu, malgré les convocations du tribunal. «Elle a dit qu’elle ne comparaîtra pas devant cette juridiction. Or, les faits qui lui sont reprochés, sont graves. Elle a porté atteinte à toute une tribu, elle doit en répondre», a noté Me Bissou.
Rappelons que la citation directe du 27 octobre 2020, Lady Ponce, de son vrai nom Adèle Rufine Ngono, accuse Coco Argentée, connue sous le nom Ntyame Corinne à l’Etat civil, de plusieurs infractions dont l’outrage à la tribu ou à l’ethnie, les injures, les menaces, la diffamation et la propagation de fausses nouvelles par voie cybernétique. Des infractions présumées commises à travers une publication attribuée à Coco Argentée sur Facebook et reprise par plusieurs sites culturels. Dans la douzaine de lignes dudit texte publié le jour de l’anniversaire de sa consœur, il ressort, à en croire Lady Ponce, des supposées attaques verbales. La plaignante estime que le fait de la nommer, « Poncefak», a pour but de «stigmatiser la tribu Bamiléké» à laquelle appartient son époux. Elle conteste également l’utilisation du terme « vampire » pour désigner les personnes de son entourage accusées de saboter les autres artistes pour «la seule gloire de Lady Ponce ».
Par ailleurs, Coco Argentée aurait imputé à Lady Ponce « le fait d’être l’organisatrice du boycott des spectacles d’artistes camerounais à l’étranger avec des groupes politiques». Des faits dont elle n’a pas la preuve, selon la plaignante, d’où l’actuelle procédure. Lady Ponce avait décliné toute assimilation au groupe des protestataires qui s’était formé à l’approche de l’élection présidentielle de 2018, en vue de nuire aux ressortissants camerounais à l’étranger soutenant le régime de Paul Biya. Dans la campagne de dénigrement de ces derniers, des artistes comme Coco Argentée étaient également visés car les contestataires leur reprochant d’avoir fait des prestations lors de meeting du parti au pouvoir, le RDPC, ou avoir soutenu publiquement cette formation politique.