Merlin et Véronique, qui s’étaient perdu de vue depuis six ans, ont honoré au rendez-vous du Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé centre administratif le 22 juin 2021. Il s’agit en effet d’un procès initié par Véronique, qui réclame à son ex époux, la pension alimentaire de leurs enfants encore mineurs. C’est suite à leur divorce prononcé en 2015, que le juge a condamné le chef de famille à verser une somme mensuelle de 50 mille francs à sa conjointe. Mais, depuis 3 ans, ce dernier s’est détourné de ses obligations. Merlin nie les faits devant la barre
Véronique a raconté au tribunal qu’elle a fait la connaissance de Merlin quand elle n’avait que 20 ans. Ils sont tombés amoureux et se sont mariés quelques années après ce coup de foudre. Le mariage a été célébré sous le régime de la monogamie et la communauté des biens. De leur union sont nés 5 enfants. Le premier est aujourd’hui âgé de 23 ans et le cadet de 17 ans. Elle explique que sa vie conjugale n’a pas été un long fleuve tranquille mais, le couple arrivait toujours à se reconstruire après les vagues et tempêtes. Malheureusement, les amoureux n’ont pas résisté très longtemps. Le pire est survenu en 2015, lorsqu’ils se sont définitivement séparés suite à une décision de divorce.
Garde partagée
Une ordonnance de non conciliation avait dont été rendue et le juge avait également ordonné une garde partagée. Les trois premiers enfants ont été confiés à Merlin et les deux derniers à Véronique. La décision stipulait en outre que le chef de famille devrait verser une pension alimentaire mensuel de 50 mille francs à son ex épouse pour subvenir aux besoins des enfants dont véronique avait la garde. Merlin a bénéficié du droit de visite pendant les congés de noël et de pâque ainsi qu’une partie des grandes vacances. Véronique raconte que la même année, Merlin a versé la pension alimentaire des deux premiers mois et attendra 2018 pour lui envoyer encore 100 mille francs par l’intermédiaire de son avocat. Depuis lors, le chef de famille n’a plus donné signe de vie. Il ne s’est jamais présenté pendant les congés ni les vacances pour exécuter son droit de visite comme l’avait ordonné le juge. Véronique indique par conséquent que les trois premiers enfants qui sont sous la tutelle de Merlin ont été chassés du domicile de leur père par sa nouvelle compagne et ces derniers habitent désormais avec elle.
Pour sa défense, Merlin qui peinait à calmer ses émotions, dit ne pas se reconnaitre dans les chefs d’accusation qui pèsent sur lui. Il raconte s’être acquitté de son devoir de père comme le lui avait ordonné le juge au lendemain de leur rupture. Dans sa version des faits, il déclare avoir régulièrement payé les frais de scolarisation de leurs enfants notamment leur fille ainée, qui est dans une école de formation en médecine, le deuxième étudie dans une école de spécialisation en langue étrangère ainsi que les trois autres enfants, qui sont encore mineurs. Merlin déclare avoir entrepris d’assurer une garantie sanitaire aux enfants en leur octroyant une assurance maladie qui impacte sur son salaire. Selon lui, contrairement aux déclarations de son ex compagne, il a effectué cinq fois le versement de la pension alimentaire à Véronique. Il dit avoir passé par son conseil, par voie électronique ainsi qu’à travers leur fille ainée. Il estime avoir fait son devoir et aller au-delà de ce qui lui avait été exigé par le tribunal.
S’agissant de son droit de visite, le père de la famille, qui se laissait peu à peu gagner par la colère, affirme que son ex compagne ne lui a jamais présenté les enfants pendant les périodes indiquées dans leur jugement de divorce. Il avoue ne pas avoir connaissance du lieu de résidence de Véronique car l’ordonnance de non conciliation interdisait à chaque partie de troubler le quotidien de l’autre dans son domicile. Il estime qu’il revenait à Véronique de lui présenter leurs deux derniers enfants. « Je ne connais pas la maison de cette prostituée», a-t-il déclaré. Des mots qui n’ont pas manqué d’irriter le juge, qui à renvoyer l’affaire au 1er juillet 2021 pour la suite des débats. «Nous espérons que votre client saura mieux se tenir la prochaine fois», a conclu le juge s’adressant à l’avocat de Merlin.