William ne veut plus d’une épouse qui a mordu ses testicules

Par Odette Melingui – odettemelingui2@gmail.com Cette affaire a fait le tour des réseaux sociaux au cours des deux dernières semaines. Entre Williams et Nadia, c'est tendu. Âgés respectivement de 45 et 28 ans, les époux ne se supportent plus. Ils se sont donné en spectacle la semaine dernière devant le juge du Tribunal de premier degré (TPD) de Yaoundé. Avec un bandage sur la tête, Williams se dit victime de violences à son égard et envers sa famille, notamment sa mère âgée de 70 ans. C'est pour cette raison qu'il a saisi le tribunal d'une requête en divorce il y a deux mois. Il en a assez des coups que lui inflige son épouse, mère de ses deux enfants âgés de 4 et 3 ans. Selon ses dires, il veut sauver sa vie. De son côté, Nadia, qui s'opposait au début à la démarche judiciaire de son époux, a également introduit une requête reconventionnelle en divorce devant la même juridiction. C’est une requête comportant les griefs qu’elle fait à son époux afin que le tribunal en tienne compte dans sa décision. Elle se plaint aussi des violences physiques dont elle est victime de la part de son époux et des membres de sa belle-famille. D'ailleurs, les marques de ces violences sont encore visibles sur son visage et certaines parties de son corps. Pour la petite histoire, William et Nadia se sont rencontrés à l'université de Yaoundé. Ils sont tombés amoureux l'un de l'autre et ont officialisé leur relation en 2026, malgré l'opposition des parents de la jeune fille. Nos deux tourtereaux ont construit leur maison dans la concession familiale du chef de famille, et, quelques années plus tard, deux enfants, âgés de 4 et 3 ans, sont venus consolider leur relation. Par amour pour son épouse, William, professeur de lycée, déclare avoir aidé Nadia à devenir une couturière professionnelle et célèbre. «C'est moi qui l'ai façonnée. Elle a appris à coudre grâce à moi. J'ai créé sa marque et son logo. C'est moi qui ai acheté sa première machine à coudre», a-t-il déclaré. Tentative d’assassinat Le chef de famille relate que sa vie de couple n'a pas toujours été parfaite. Tout a basculé en 2022, lorsque son épouse a commencé à être violente. Selon lui, Nadia était plus concentrée sur son travail que sur l'entretien de la maison et de leurs enfants. Lorsque Williams faisait des reproches à son épouse, elle le couvrait d'injures et exerçait des violences physiques sur lui. «En octobre 2023, elle est rentrée ivre de ses sorties et a voulu donner de l'alcool à notre fils malade. Lorsque j'ai voulu intervenir, j'ai une fois de plus été battu devant témoins. Elle a déclaré qu'elle allait me donner un poison pour que je meure. Depuis cette date, j'ai décidé de ne plus manger ses repas.» Williams se souvient également d'une autre scène de violence où il a failli perdre ses organes génitaux. «C'était en décembre 2023 qu'elle m'a mordu au testicule et, comme si cela ne suffisait pas, elle est allée chez ma mère et a essayé de l'étrangler. Ma maman s'en est sortie grâce à l'intervention des voisins», a-t-il confié. Fatigué d'être devenu le punching-ball de son épouse, Williams a saisi le tribunal pour obtenir le divorce. Pendant que l'affaire était encore pendante, le couple a continué à se faire violence. La dernière dispute, la plus violente, remonte à août 2024. Imperturbable tout au long de son récit, Williams affirme avoir été victime d'une tentative d'assassinat cette fois. «Ma femme m'a frappé plusieurs fois sur la tête, en plein jour et devant témoins. Elle a ensuite quitté le domicile conjugal, abandonnant notre fils. J'ai été hospitalisé pendant plusieurs jours et, même par humanisme, elle ne m'a pas rendu visite. Elle veut maintenant faire passer sa tentative d'assassinat pour une bagarre qui a mal tourné.» Menaces Ce qui énerve le plus Williams, c'est que son épouse a anticipé son acte en publiant leurs déboires conjugaux sur les réseaux sociaux tout en se faisant passer pour la victime. En retour, il dit avoir reçu des messages de menace d'inconnus. «Ma femme est une menteuse et manipulatrice. Elle sait tirer avantage de toutes les situations. C'est pourquoi j'ai commencé à faire des vidéos de chacune de nos disputes. Au début de cette procédure, elle a dit qu'il n'y avait pas lieu de se plaindre. Pourtant, je souffre. J'en peux plus, je crains pour ma vie, je veux divorcer» , a-t-il conclu son témoignage. Tout au long de son témoignage, Nadia n'a omis aucun détail de sa vie de couple. Elle déclare avoir été manipulée au début de leur relation par Williams, qui l'a épousée sans dot, provoquant son rejet par sa famille. Sa deuxième erreur, selon elle, a été d'accepter de partager la même cour avec sa belle-mère. «Cette femme me déteste. Je ne l'ai jamais frappée, comme le prétend mon mari. C'est elle qui s'est toujours mêlée de nos problèmes de couple. Chaque fois que je me disputais avec son fils, elle me frappait aussi, ainsi que mon beau-frère» , a-t-elle commencé son témoignage. Légitime défense Concernant les scènes de violence, Nadia affirme plutôt en être la victime. Elle soutient que son époux l'empêche de travailler et la séquestre dans leur domicile avec la complicité des membres de sa belle-famille, ce qui explique leurs disputes. «Certes, c'est lui qui m'a appris mon métier, mais il veut que mon travail ne soit qu'une distraction. Il veut que je dépende uniquement de lui, comme par le passé. Pour m'empêcher de travailler, il confisque ma machine à coudre dans la maison de sa mère, et lorsque je vais la récupérer, elle invente que je l'ai frappée jusqu'à lui casser une dent.» Au cours de son témoignage, Nadia est revenue sur la scène où elle a mordu les testicules de son époux. Elle affirme avoir agi en légitime défense, car, comme d'habitude, son mari avait confisqué sa machine, et lorsqu'elle a voulu la récupérer, il l'a violentée. Selon elle, les problèmes dans leur couple ont commencé lorsqu'elle s'est plainte des violences dont elle était victime dans les services du ministère des Affaires sociales. Son époux n'a pas digéré cet acte et a promis de lui rendre la vie impossible. Concernant la dernière dispute, Nadia a expliqué qu'elle a été séquestrée par son époux le jour des faits. Pour l'obliger à ouvrir la porte, elle l'a frappé une seule fois et s'est précipitée dans son atelier, qu'elle a ouvert quelques semaines auparavant malgré le refus de celui-ci. «Il a été le premier à me frapper au bas-ventre, et j'ai commencé à saigner. Je me suis juste défendue. Quand il a appelé sa famille en renfort, j'ai fui et suis allée dormir dans mon atelier. Aujourd'hui, je vis chez ma petite sœur avec ma fille. Le garçon est resté chez son père parce que je n'ai pas assez de moyens pour m'occuper de lui» , a-t-elle conclu. Au terme des débats, le juge a rendu son verdict lors de la dernière audience. Le tribunal a motivé sa décision en tenant compte des preuves présentées par les époux tout au long du procès, notamment des photos, vidéos, certificats médico-légaux et messages de menaces de mort, entre autres. Après avoir écouté les derniers témoignages, le juge du TPD de Yaoundé a ordonné le divorce aux torts réciproques des deux parties. Concernant la situation des deux enfants du couple, le juge a accordé la garde du fils aîné à son père et celle de la fillette à sa mère. Les deux parents ont également bénéficié d'un large droit de visite pendant les week-ends, les congés et les vacances. Ainsi s'achève la vie d’un couple qui avait pourtant bien commencée.

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