L’audience concentrée à cette affaire n’a duré qu’une poignée de minutes. Dès l’appel du dossier, Silas s’est présenté seul devant le juge du Tribunal de premier degré (TPD) de Yaoundé. Il a saisi le tribunal pour ouvrir la succession de son père, décédé il y a deux ans. Il déclare que ce dernier, homme d’affaire, n’était pas marié, mais a eu plusieurs enfants qu’il a reconnu de son vivant, avec des femmes différentes. Le défunt a également laissé un grand patrimoine constitué entre autres des immeubles et véhicules.
« Pourquoi est-ce que vous vous retrouvez seul devant la barre ? » a questionné le tribunal. Silas a retorqué en disant que tous ses autres frères sont à l’étranger, et qu’ils lui ont donné mandat de parler à cette audience en leur nom. Il a produit cinq procurations, qui n’ont pas été contestés par le juge, sous la forme. Mais, où sont vos témoins ? le défunt n’avait-il pas des frères et sœurs, oncles, tantes, cousin où cousines ? « De son vivant, tous les membres de sa famille l’avaient abandonné. Moi-même je ne sais pas où habitent tous ces gens », a confié Silas. « Aucune requête en jugement d’hérédité ne peut aboutir sans la présence des témoins, parents proches du défunt. Vous avez peut-être la chance que tous ces gens-là soient encore vivant. Allez les rechercher même au village et ramenez les ici à la prochaine audience », a conseillé le juge avant de renvoyer l’affaire au 9 juillet 2021.
Par Odette Melingui