Par Odette Melingui – odettemelingui2@gmail.com
Au centre du litige, une parcelle de terrain jadis occupé par Philippe, le chef de cette grande famille aujourd’hui décédé. Mylène, 76 ans environ, est la première belle-fille de la famille. Elle a été traduite en justice pour répondre des faits qualifiés de trouble de jouissance et destruction. C’est Romain, l’un des enfants de Freddy, son beau-frère, qui est à l’origine de ses déboires judiciaires. La dame, qui comparait libre, plaide non coupable pour tous les chefs d’accusation retenus à son encontre. Les débats, qui avaient déjà été ouverts dans cette procédure, se sont poursuivis la semaine dernière.
Pour bien comprendre cette affaire, il est important de revisiter la généalogie de cette famille. En effet, Philippe, a eu trois enfants. Roger, défunt époux de Mylène, Freddy, le père de Romain et Rosine l’unique fille de la fratrie. Roger et Mylène n’ont pas eu d’enfant après plusieurs années de vie commune. Après le décès de Roger en l’an 2000, Mylène est retournée dans sa famille, abandonnant le domicile qu’elle occupait avec son époux. Quelques années plus tard, Philippe est aussi décédé puis, Freddy l’a rejoint au pays des morts. Romain, son fils aîné, a obtenu le jugement d’hérédité de son père, dans lequel il a été désigné administrateur des biens.
Enfant insolent
C’est en 2017 que Mylène décide de revenir dans sa belle-famille afin de rénover la maison qu’elle occupait jadis avec son défunt époux. Elle a fait face à la résistance de Romain, qui l’empêche de récupérer le local, sous le prétexte que le bâtiment que la veuve veut rénover, empiète sur une partie du patrimoine familiale. «Quand elle occupait la concession avec mon oncle, il y avait une seule chambre. Elle a maintenant construit un duplex, qui comporte plusieurs pièces. Cette dame a détruit la boutique qui était colée à son ancien domicile», a déclaré Romain lors de son témoignage devant le tribunal.
Pour sa défense, Mylène a déclaré que lorsqu’elle est arrivée dans cette famille, sa belle-mère lui a offert une pièce dans la maison familiale qui lui servait de cuisine. Cette cuisine était à la fois collée à la boutique que gérait Philippe son beau-père, et à leur concession d’une chambre salon. Mylène soutient en outre que Philippe a vendu sa boutique à une autre personne, et Rosine, sa fille l’a racheté après le décès de son père. Mylène, qui nie les faits de destruction qui lui sont reproché déclare avoir changé le plan de son ancienne maison et sa cuisine pour construire sa nouvelle maison, qui est aujourd’hui au centre du litige. Elle soutient en outre avoir rénové son ancien local sans pour autant détruire la boutique, qui pour elle n’existe plus. «La partie de la maison occupée par la boutique est tombée toute seule avant même que j’entame mes travaux de construction .La boutique que le neveu de mon mari réclame n’appartient ni à son père, ni à lui. C’est Rosine, ma belle-sœur, qui est désormais propriétaire de cette espace. Elle est d’ailleurs mon témoin dans cette procédure », s’est-elle défendue. Avant d’ajouter. «Depuis le décès de mon mari, ma belle-famille me maltraite. C’est elle qui est à l’origine de mon départ dans ma famille. Cet enfant qui me poursuit en justice aujourd’hui ne connait rien des biens appartenant à cette famille. Où sont ses autres frères ? Pourquoi est-ce qu’il se retrouve seul devant le tribunal? C’est parce qu’il est méprisant et insolent envers tout le monde. Il ne respect personne». Suite des débats le mois prochain.