C’est une histoire à la fois émouvante et pathétique qui a retenu l’attention du tribunal de première instance de Yaoundé. Elle met en scène une femme au foyer, prénommée Lisette, en quête d’une progéniture et Melissa, une fillette de moins 3 ans, abandonnée par sa mère biologique à la naissance. Les débats avaient déjà été ouverts dans cette affaire au cours des audiences précédentes et les témoins avaient été entendus par les juges. L’affaire revenait pour que le ministère public donne sa position. Le tribunal ayant été modifié dans sa composition, l’affaire a été débattue une nouvelle fois devant de nouveaux acteurs. À l’appel du dossier, Lisette, 57 ans environ, s’est avancée d’un pas assuré devant la barre. Elle portait dans ses bras une petite fille, plutôt coquette et bien mise du nom de Melissa.
Devant la barre, Lisette a racontée l’histoire de Melissa. D’après le récit de Lisette, cet enfant avait été abandonnée par sa génitrice dans un centre de santé de la ville de Yaoundé en octobre 2019 alors qu’elle ne comptait que quelques jours de vie seulement à l’époque. Melissa était alors conduite plus tard dans un centre d’accueil, qui acceptait de prendre soin d’elle. N’ayant jamais eu d’enfant à cause de son infertilité, Lisette, qui veut à tout prix sauver son mariage, dit avoir fait recours à ce centre pour pouvoir avoir un enfant. Son cœur sera conquis par la charmante Melissa, à qui elle s’est attachée dès le premier regard. C’est alors qu’elle a pu obtenir du ministre des Affaires sociales, un agrément pour vivre et s’occuper de celle qu’elle appelle déjà «ma fille».
«Cette enfant n’a jamais vu ses parents biologiques et je crains qu’elle ne les voie jamais. Avec ma cliente, son avenir est assuré. Elle n’a pas d’autre enfant en dehors de celle-ci. En plus, elle a un travail stable et bien rémunérée. Son époux est un homme attentionné et très protecteur. La famille est complète à présent, les deux femmes sont fermement attachées l’une à l’autre et ne se quittent plus depuis qu’elles vivent ensemble», a soutenu l’avocat de Lisette.
Cette dernière sollicite en outre l’annulation de l’acte de naissance établi au profit de l’enfant, dans lequel on lui a attribué un nom, juste pour l’identifier. «Je veux qu’elle porte mon nom de famille. Qu’elle sache en grandissant que je suis sa mère. J’aime cet enfant, je veux faire d’elle ma fille», a encore réaffirmé la quinquagénaire devant le tribunal. Les réquisitions du ministère public sont de nouveau attendues dans cette affaire