La semaine dernière, Mirabelle a comparu devant le Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé centre administratif toute vêtue de blanc. La couleur de son vêtement et son crâne rasé laissaient penser qu’elle est en plein rite de veuvage. C’est son avocat qui a exposé l’objet de sa présence devant le tribunal. L’homme en robe noire relate que sa cliente a fait établir l’acte de décès de Simon, son défunt époux. Sauf que, l’officier d’état civil, qui a dressé ce document, a plutôt mentionné «divorcé» sur la rubrique «statut matrimonial», au lieu d’écrire «marié». Mirabelle dit s’être aussitôt rendue chez l’auteur de l’acte lui demandant de rectifier les données critiquées. En Vain. C’est par la suite qu’elle avait été informée de la démarche à suivre pour rectifier l’erreur dont il est question. D’où son action en justice.
En appui à sa plaidoirie, l’avocat a versé au dossier de procédure une copie certifiée conforme de l’acte de mariage liant Simon à sa cliente ainsi que la carte d’identité nationale (CNI) de Mirabelle, qui indique qu’elle est l’épouse du défunt. En dépit de ces éléments de preuves, la juge, qui examine le dossier, s’est plutôt montrée dubitative. Elle explique à l’avocat «qu’on peut divorcer et conserver l’acte de mariage». De même, la CNI ayant une validité de 10 ans, «le statut matrimonial peut évoluer sans que le nouveau statut n’apparaisse sur la carte d’identité si l’on ne se fait pas établir une nouvelle». La juge a en outre souligné que l’officier d’état civil a certainement établi l’acte querellé sur la base des informations mises à sa disposition. Mirabelle ne partage pas ce raisonnement. Pour elle, l’auteur de l’acte litigieux s’est juste trompé. «Mes enfants peuvent venir témoigner ici en ma faveur», s’est-elle défendue. «Que peuvent dire les enfants à l’encontre de leur mère ? », va rétorquer le tribunal avant d’ordonner la comparution des membres proches de la famille de Simon et de la supposée veuve. L’affaire revient dans deux semaines.