Zephyrin Ekouma, un cultivateur du village Mebolé, sera fixé sur son sort le 9 novembre 2021. C’est le rendez-vous pris avec le juge du Tribunal militaire de Yaoundé au cours de l’audience du 12 octobre dernier. L’accusé, qui comparait libre, est poursuivi pour détention et port illégaux d’armes et munitions de guerre, complicité d’abattage d’espèces intégralement protégés. Cette affaire revient en opposition suite à un jugement déjà rendu devant ce même tribunal. Le mis en cause a toujours clamé son innocence depuis le déclenchement de cette procédure. Mais, au cours de son témoignage devant la barre, il a fini par reconnaitre les faits.
C’est en 2016, suite à un renseignement émanant de la chefferie du groupement de Mebolé dans la Haute Sanaga, région du Centre que les éléments de gendarmerie de cette localité ont fait une descente et ont découvert une arme de chasse et cinq munitions aux abords du fleuve qui sépare l’Ecole de police au fleuve Mfoundi. C’est ainsi que M. Emmanuel Nveng, le propriétaire de l’arsenal, a été interpelé. Ce dernier a dénoncé Paul Clément Essimi, le témoin de l’accusation, comme étant son complice. Pendant l’enquête préliminaire, les deux hommes ont cité un certain Zephyrin Ekouma comme étant leur «patron». Emmanuel Nveng avait alors déclaré aux enquêteurs qu’il avait l’habitude de chasser avec l’arme querellée et qu’il l’avait donnée à Paul Clément Essimi pour que ce dernier poursuive l’activité de braconnage. Paul Clément Essimi avait pour sa part précisé qu’il était chargé de faire la chasse pour le compte de son beau-frère, Honoré Adjongo, tandis que Emmanuel Nveng chassait au profit de Zephyrin Ekouma.
Crédit de bière
Pour sa défense, Zephyrin Ekouma, a déclaré qu’il a vu l’arsenal pour la première fois entre les mains de Paul Clément Essimi et d’Emmanuel Nveng. Ces derniers étaient des ressortissants du village voisin, qui étaient arrivés à Mabole pour une partie de chasse. Ils ont tous les deux séjournés au domicile de leur beau-frère Honoré Adjongo. C’est ainsi qu’après deux jours de chasse infructueuse, Emmanuel Nveng est retourné dans leur village, laissant l’arme à Paul Clément Essimi. Honoré Adjongo qui avait pris la boisson à crédit à hauteur de 7 mille francs, n’a pas pu éponger sa dette dans le délai. Il avait mis l’arme querellée en gage en promettant de régler la facture à son retour de voyage.
Seulement, après deux semaines, Paul Clément Essimi n’avait toujours pas donné de nouvelle de lui. C’est ainsi qu’en sa qualité de président de comité de vigilance de Mabole, que le mis en cause avait saisi l’arme, qu’il a plus tard remis au chef de groupement. Huit mois plus tard, le chef de groupement de Mabole avait déposé l’arme en question à la compagnie de gendarmerie de Nanga-Eboko. «Il m’a remis cette arme comme garantie de payement d’une dette de boisson qu’il a contracté auprès de ma femme. Il m’a informé que cet arsenal servait à tuer les biches. Comme je savais que je n’ai pas l’autorisation de détenir une arme, je suis allé le déposer chez le chef de groupement», a-t-il avoué.
Lors de ses réquisitions, le commissaire du gouvernement a fait constater au tribunal que l’accusé, qui a plaidé non coupable au départ, a, lors de son témoignage, avoué les faits qui lui sont reprochés. Le parquet a alors demandé au tribunal de déclarer l’accusé coupable des faits de détention et port illégaux d’arme et munition de guerre, complicité d’abattage d’espèces intégralement protégés, reprochés à Emmanuel Nveng et à Paul Clément Essimi. Zephyrin Ekouma connaitra le sort que lui réserve le tribunal le 9 novembre2021, date de la prochaine audience.