Par Marie Bahané – welaomari@gmail.com (Stagiaire)
Maurice Cheudjou, promoteur d’une quincaillerie et Joseph Depesquidoux Tatchim , l’oncle de son épouse, ont décidé de laver leur linge devant le Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé centre administratif. M. Tatchim Joseph Depesquidoux poursuit son beau-fils pour abus de confiance et escroquerie d’une somme de 8 millions de francs qu’il dit lui avoir versé progressivement pendant 2 ans en vue d’acheter les matériaux de construction d’une maison située au quartier Odza à Yaoundé en 2017. Sauf que le moment venu, le quincaillier a refusé de lui livrer ledit matériel mais lui a fait miroiter en compensation un terrain à Nyom II, un quartier de Yaoundé, dont il prétend être le propriétaire. Dans le but de parachever le transfert de propriété sur le site, Maurice Cheudjou aurait pris 2 millions de francs de plus chez son beau-père. C’est cette somme qui porte à 10 millions de francs le montant que lui réclame M. Tatchim joseph Depesquidoux dans cette affaire.
Le 18 juin 2021, M. Tatchim Joseph Depesquidoux a pris le premier la parole pour présenter sa version des faits. Il a confié qu’entre 2013 et 2015, il a versé à M. Cheudjou Maurice les fonds querellés en plusieurs tranches contre des décharges. Il raconte qu’en 2017, lorsqu’il voulait entreprendre les travaux de construction de sa maison, le mis en cause qui était dans l’incapacité de lui fournir le matériel, lui avait plutôt opposé un terrain d’une superficie de 702 m2 en hypothéquant son titre foncier. Il dit avoir été déterminé par son beau-fils, à lui verser 2 millions de francs de plus sous le prétexte de parachever la vente. Chose qu’il déclare avoir fait par l’intermédiaire d’un certain Kambia, un autre beau-père de M Cheudjou Maurice.
Seulement, après avoir dressé l’acte de vente auprès d’un notaire, il avait rencontré une opposition sur le site quand le géomètre s’était rendu pour implanter les bornes. Le plaignant déclare s’être rendu compte que le terrain en question était litigieux et qu’il était victime d’une duperie. Et depuis lors, il n’était pas rentré en possession ni de son argent encore moins, du matériel de construction. Dans le but de soutenir l’accusation, le plaignant a présenté les décharges des différents versements d’argent et aussi le fait que M. Kambia affirme à l’information judiciaire, avoir remis la somme de 2 millions de francs à M. Cheudjou Maurice.dans le cadre de cette affaire.
Pour sa défense, M. Cheudjou Maurice rejette en bloc les accusations portées à son encontre. Il reconnait avoir reçu la somme de 8 millions de francs représentant les fonds destinés à l’achat du matériel de construction. Mais, il nie avoir reçu les 2 millions supplémentaires qui lui sont imputés. Poursuivant son témoignage, il raconte que face à l’incapacité de rembourser la totalité de l’argent du plaignant, il lui avait versé la somme 5 millions de francs qu’il venait d’obtenir dans une association familiale. D’après lui, il ne reste plus que 3 millions de francs à restituer à son beau-père. M. Cheudjou Maurice déclare aussi qu’il connaissait des difficultés financières qui ne lui permettaient pas d’éponger sa dette. C’est la raison pour laquelle, il dit avoir proposé au plaignant le terrain querellé qu’il évalue à 17 millions de francs. Il conclut qu’il attend du plaignant la somme de 14 millions afin que le titre foncier hypothéqué soit muté au nom de ce dernier. Selon lui, le problème se pose encore parce que son beau-père ne lui a pas donné la somme qu’il exige. Par ailleurs, M. Tatchim Joseph conteste les déclarations faites par M. Kambia pendant l’information judiciaire.
Le représentant du parquet et l’avocat du plaignant estiment que le mis en cause a tenté de divaguer dans ses déclarations. Ils soutiennent que ce dernier avait bel et bien l’intention d’escroquer son beau-père en utilisant des manœuvres de toutes sortes. Ces agissements sont, d’après eux, constitutifs des faits d’abus de confiance et d’escroquerie. Ils demandent au juge de déclarer M. Tatchim Joseph coupables desdits faits.
Pour sa part, l’avocat de la défense, sollicite que le tribunal se déclare incompétent à juger cette affaire, étant donné qu’il s’agit des faits relatifs à la matière commerciale. La décision sur la culpabilité ou non du mis en cause est attendue le 16 juillet 2021.