Quand un mariage précoce échoue après 9 ans et sans enfant

Par Odette Melingui – odettemelingui2@gmail.com Le mariage de Thomas et Jennifer ne tient plus qu’à un bout de fil. Les époux, qui ne vivent plus sous le même toit depuis deux ans, sont sur point de mettre un terme à leur histoire d’amour. Le couple n’a pas eu d’enfant après neuf ans de mariage, à cause de l’instabilité supposée de l’homme, gendarme de profession. C’est Thomas qui a saisi le tribunal de premier degré de Yaoundé d’une requête en divorce. Il accuse son épouse d’avoir déserté le domicile conjugal alors qu’il était en mission à l’Extrême Nord et soutient en outre que son mariage a été une erreur. Présente à l’audience, Jennifer, une femme visiblement abattue par les coups de la vie, a donné sa version des faits. C’est en 2015 que Thomas et Jennifer se sont rencontrés pour la première fois dans leur congrégation religieuse. Après neuf mois de fréquentation, ils se sont mariés devant Dieu et les hommes. Le domicile conjugal a été établi à Yaoundé en raison des activités commerciales de la dame. Le chef de famille, quant à lui, était affecté dans la région l’Est. Le couple n’a véritablement jamais vécu ensemble. « Je rendais visite à mon épouse deux ou trois fois par an pendant les congés. Nous n’avons pas eu le temps de mieux nous connaitre avant de nous marier, ce qui est à l’origine de notre échec conjugal », a-t-il confié. Thomas déclare en outre que pendant le temps qu’il passait avec sa femme, il a remarqué que cette dernière avait des manquements. « Elle ne sait pas cuisiner les plats traditionnels. Tout ce qu’elle sait préparer, ce sont des friandises. En plus, ma femme ne connait pas tenir la maison. Chaque fois que j’arrivais à Yaoundé, je trouvais la maison en désordre ». Méchanceté Il y a deux ans que Jennifer a définitivement déserté le domicile conjugal. Elle a profité de l’absence de son époux pour aller rejoindre sa famille. Malgré les multiples tentatives d’arrangement et les réunions de famille organisées par le gendarme, la dame refuse de rejoindre son foyer. A 45 ans, Thomas, qui se dit jeune, veut refaire sa vie. Il a sollicité la liquidation des biens de la communauté et dit ne plus rien savoir de son amoureux d’hier. Suite à cette déclaration du chef de famille, Jennifer a fondu en larmes lorsqu’est arrivée son tour de parole. Elle a relaté au tribunal ce qu’elle qualifie de déboires conjugaux. Silencieuse tout au long du témoignage de son époux, la commerçante a entamé son récit en accusant Thomas d’être un homme méchant. « Mon mari est un menteur. C’est la personne la plus cruelle que je ai jamais vue de ma vie », a-t-elle confié. Jennifer déclare que les raisons de leur rupture n’ont pas été évoquées par son mari lors de son récit. Ce dernier préfère une fois de plus l’humilier en public plutôt que d’assumer ses responsabilités. Selon elle, le problème principal de leur dispute est le fait qu’elle n’a pas donné d’enfant à son époux. Elle reproche d’ailleurs à ce dernier de ne l’avoir jamais emmenée voir un médecin, car, il est convaincu que le problème vient-elle. Loyer impayé La dame soutient en outre que sa vie de couple n’a pas été un long fleuve tranquille. Entre violences verbales et infidélité de son époux, elle s’est réfugiée dans la prière pour ne pas succomber à une tentation de suicide. « Chaque fois que mon mari venait à Yaoundé, il partait dormir chez une autre femme, une de mes anciennes camarades de classe. Il me disait qu’il ne m’a jamais aimée, et qu’il va demander le divorce » Pour ce qui est de son absence dans le foyer, Jennifer explique qu’elle a été obligée de quitter le domicile conjugal parce que Thomas avait accumulé deux ans de loyers impayés et le bailleur lui a demandé de libérer le local. « Depuis que je suis mariée à cet homme, il ne m’a jamais donné la ration alimentaire, ni l’argent de poche. Il n’est pas attentionné et ne sais pas me complimenter. A ses yeux, je suis une mauvaise femme, l’erreur de sa vie », déclare Jennifer, qui dit avoir obtenu déception et humiliation à la place du grand amour que lui avait promis Thomas. La dame se dit également prête à tourner cette page douloureuse de sa vie. Elle ne s’oppose pas au divorce et souhaite que le tribunal prononce une décision aux torts exclusifs de son époux.

Quand un mariage précoce échoue après 9 ans et sans enfant

RANCUNE. Après neuf années de mariage sans enfant, un homme veut se débarrasser de son épouse qu’il accuse d’être à l’origine de leurs déboires conjugaux.

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