La société camerounaise est rentrée dans une inquiétante phase de déliquescence et de dépravation des mœurs qui compromet la vie et l’avenir des personnes mineures et des femmes victimes de ces atrocités. C’est ainsi que de manière récurrente ces personnes vulnérables sont régulièrement victimes des actes de viol, d’homosexualité, sodomie et d’inceste par des personnes âgées obnubilées par le satanisme ou les rapports sexuels déréglés. Kalara a souvent rendu compte des procès relatifs à ces nombreuses affaires qui pullulent dans nos différentes juridictions. Une enquête menée pendant le mois d’octobre 2021 dans les tribunaux de Yaoundé a permis de dénombrer au moins 31 affaires pendantes dont 23 au Tribunal de grande instance du Mfoundi, 2 au Tribunal de première instance de Yaoundé-Centre administratif et 3 à la Cour d’appel du Centre. Votre journal revient sur certaines qui ont fait couler beaucoup de salive et qui illustrent à suffire l’ampleur et la gravité du phénomène décrié.
Le premier cas concerne le procès des enfants sodomisés d’Efoulan devant le Tribunal de grande instance du Mfoundi. Il s’agissait de la triste affaire du jeune Luc Bradley Rayan Messi, 10 ans, et de sa petite sœur Madeleine Jade Ndzie Messi, 2 ans à l’époque du crime, retrouvés morts et enterrés précipitamment au quartier Efoulan à Yaoundé. M. Atangana Mbida André Guy, le principal accusé présenté comme pasteur exorciste, et sa supposée complice, Mme Suzanne Zoua, la génitrice des deux enfants décédés, avaient été renvoyés en jugement pour des faits d’outrage à la pudeur en présence des personnes mineures de 10 et 2 ans, suivi de viol, homosexualité, coups mortels. Selon l’accusation, le décès des deux enfants était consécutif à des sévices corporels imputables à Atangana Mbida André Guy. Au terme d’un long procès, ce dernier avait été condamné alors que Mme Suzanne Zoua avait été élargie.
Dans une autre affaire, deux jeunes gens avaient écopé de lourdes peines d’emprisonnement ferme pour des faits de pratiques sexuelles déviantes sur des personnes mineures. Nkopo Vincent avait été condamné à 17 ans de prison ferme pendant que son compagnon en avait pris pour 15 années. Les accusés avaient pris la vilaine habitude d’offrir des friandises, en vue d’attirer dans leurs chambres, des jeunes garçons âgés de moins de 15 ans à qui il faisait visionner des films pornographiques à travers les téléphones. Ils profitaient donc de ces moments pour jouir en embrassant leurs victimes.
La troisième affaire concerne Aurélien Tankoua Mbankui, commerçant à Douala, était accusé d’avoir empoisonné et abusé de ses nièces Mimi et Poupina (noms d’emprunt), deux sœurs âgées respectivement de 7 ans et 5 mois avant de les assassiner. D’après leurs parents, elles avaient été froidement assassinées par leur oncle.
Pour sa part, un certain Lazare, âgé de 31 ans, paralytique qui ne se servait que de ses deux mains pour se déplacer avait été écroué à la prison centrale de Kondengui pour le viol d’une mineure de de treize ans. La mère avait raconté que le bourreau de sa fille, présenté comme un spécialiste dans l’animation évènementielle notamment comme disc-jockey, avait utilisé un couteau pour intimider et contraindre la victime à entretenir des rapports sexuels avec lui.
La dernière affaire qui a retenu l’attention de Kalara est celle qui se rapporte à la condamnation d’un certain Michel devant le Tribunal de grande instance du Mfoundi. La juridiction lui avait infligé 10 ans de prison ferme pour le viol de l’épouse de son voisin au quartier Etoudi à Yaoundé le 10 décembre 2019. Il devait en outre verser la somme de 1 million de francs à la victime et à son mari Olivier qui avait eu le malheur de vivre en direct la malheureuse scène.
Dans la nuit du 11 au 12 mai 2019, les victimes étaient en déplacement. Alors qu’ils longeaient l’axe du Palais de l’Unité au quartier Etoudi à Yaoundé, ils avaient été interceptés par trois personnes armées de couteaux. Les conjoints avaient été dépouillés de leurs effets notamment des téléphones et ordinateurs portables, ainsi qu’une somme de 15 mille francs. Mais, les malfrats ne s’étaient pas contentés de ce butin. «Ils ont demandé à la dame de se coucher le nez contre le sol puis se sont mis à la violer devant son mari. Ils ont joui dans son sexe et dans sa bouche», avait déclaré le ministère public. Après la sale besogne, les malfrats avaient pris la poudre d’escampette. Aucun crime n’étant parfait, Michel avait été appréhendé quelques jours plus tard grâce à l’action des éléments de la police.