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Un statut spécial sans grille indiciaire…
Voici la première curiosité du statut spécial des fonctionnaires des greffes signé par son excellence Paul Biya, président de la République du Cameroun, le 4 février 2011. Ce statut spécial a été notifié aux greffiers sans la grille indiciaire qui a permis au Chef de l’État d’apprécier son incidence financière alors que celui des Gardiens des prisons leur avait été notifié avec cette grille.
Les questions que les greffiers se posent sont donc les suivantes : qui a donc soutiré cette grille indiciaire inhérente au caractère spécial du nouveau statut des greffiers (déjà vieux de 11 ans) ? Qui veut faire croire aux greffiers, à tous les Camerounais et au monde entier que le Chef de l’État avait signé aveuglement ce statut sans en mesurer les conséquences sur le budget de l’État comme le veulent les usages en la matière ? De quelle incidence financière parle donc l’article 112 de ce texte si tel est le cas ? En quoi le statut des greffiers est-il donc spécial ? Veut-on laisser croire que le président de la République s’est moqué des greffiers en leur signant un statut spécial sans avantages? Donc, les greffiers sont-ils les seuls fonctionnaires au Cameroun à avoir un statut spécial sans bénéficier de ses avantages ? Pourquoi toutes ces injustices contre les greffiers au ministère de la Justice ?
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indemnité de port de robe sans modalités de paiement…
Voici la deuxième curiosité du statut spécial des greffiers tout aussi surprenante que la première. Ce texte alloue une indemnité mensuelle de port de robe aux greffiers, mais ne définit pas les modalités de son paiement. Des questions surgissent encore : veut-on laisser croire aux greffiers, aux Camerounais et au monde entier que les hauts fonctionnaires appartenant au corps de la magistrature ayant élaboré ce statut n’ont pas vu cette faille? Y a-t-il vraiment une volonté sincère d’améliorer les conditions de vie des greffiers au sein de la justice camerounaise ?
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Violation flagrante de l’article 112 prévoyant la prise d’effet de l’incidence financière du statut spécial des greffiers
Voici enfin la troisième curiosité du statut spécial des greffiers non moins surprenante que les autres. L’article 112 a fixé la prise d’effet de son incidence financière à janvier 2012. Nous voici 10 ans plus tard et rien n’est toujours fait. Et des questions ne font que surgir : pourquoi cette inertie, cette lenteur, cette négligence de l’Administration de la justice à faire appliquer un ordre du chef de l’État ?Qui veut à tout prix soulever les greffiers contre le chef de l’État et faire honte à toute l’institution judiciaire? À qui profite la misère des greffiers au sein de la justice camerounaise ?
Ce retard anormal dans la prise en solde des effets financiers du statut spécial des greffiers ne constitue-t-il pas une faute de l’Administration? Comment peut-on faire contracter inutilement à l’État une si lourde dette intérieure? Les greffiers vont-ils finalement entrer en possession de ce que l’État leur doit 10 ans après ?
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le caractère insurrectionnel actuel de ce statut spécial
En son état actuel, le statut spécial des fonctionnaires des greffes est une bombe à retardement à cause de son inapplication dans ses dispositions qui auraient apporté la joie, la sérénité et beaucoup de motivation chez les greffiers. A la Chancellerie, actuellement dans la gestion du corps des greffiers, ce statut n’est appliqué qu’en ce qui concerne les sanctions, les blocages inexpliqués des carrières et les révocations. Oui, uniquement pour le mal. Même les commissions paritaires prévues pour gérer les avancements et les reclassements sont totalement inefficaces. Beaucoup de greffiers même sortis de l’Enam 10 ans après ne sont toujours pas reclassés, les commissions paritaires attendant toujours l’authentification de leurs diplômes des universités…
Ce statut spécial est une cause spéciale de frustrations chez les greffiers, car, tout récemment, il y a moins d’un an, il a été modifié pour permettre aux contractuels et secrétaires qui sont recrutés en masse et affectés dans les juridictions, d’intégrer le corps des greffiers. Voilà un autre groupe de personnels déjà frustrés, car n’ayant pas véritablement place au sein de la justice, qu’on veut convertir en des greffiers qui sont déjà frustrés par leur statut non appliqué. La dernière question qu’on peut se poser est celle de savoir s’il faut toujours que les gens descendent dans la rue pour voir leurs problèmes se résoudre. Faut-il seulement que les greffiers fassent grève pour que leur statut soit appliqué ?
Le 30 juin arrive à grands pas….