Par Christophe Bobiokono – cbobio@gmail.com
C’est le 11 septembre dernier que la décision est tombée. A l’occasion de la 59e session du Conseil des ministres de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des affaires (Ohada) tenue à N’Djamena, le Camerounais François-Xavier Mbono, magistrat hors hiérarchie du premier groupe, et quatre autres juristes dont un Gabonais, un Malien, un Togolais et un Béninois sont nommés juges à la Cour commune de justice et d’arbitrage d’Abidjan, la Cour suprême communautaire en matière du droit des affaires. Une promotion qui offre de nouvelles perspectives de travail pour ce haut magistrat plutôt bien apprécié dans les milieux judiciaires nationaux.
Bien qu’il ait parfois fait l’objet d’attaques sur les réseaux sociaux, M. Mbono est coutumier de coups d’éclats. Le président de la Cour d’appel de l’Ouest n’avait pas hésité, en décembre 2017, à prendre publiquement le contre-pied de ses collègues magistrats coupables à ses yeux d’avoir tenté de remettre en liberté un justiciable alors que ce dernier ne remplissait pas les conditions requises. Un acte rare salué par le représentant du bâtonnier pour la Région de l’Ouest pour la lutte contre la corruption dans les milieux judiciaires. Fait rarissime, Me André Marie Tassa estimait que le combat du magistrat profitait avant tout aux avocats et aux justiciables.
M. Mbono est par ailleurs l’un des rares, si ce n’est le seul président de Cour d’appel au Cameroun à avoir planifié sur son territoire de compétence les montants plafond des «frais de transport judiciaire» sur le terrain de certains faits soumis à la justice, les tenant dans une marge relativement acceptable là où tous ses homologues laissent leurs juges assommer les justiciables par des demandes de fortes sommes d’argent…












