Par Christophe Bobiokono – cbobio@gmail.com
M. Mbiaga Jean-Pierre a achevé la semaine dernière son face-à-face avec les avocats de l’Etat et le représentant du ministère public démarré le 16 juin 2022 devant le Tribunal criminel spécial (TCS). Cet exercice était attendu, tant cet homme, qui est poursuivi pour coaction de détournement des deniers publics à hauteur de 2,143 milliards de francs avec M. Amadou Vamoulké, avait qualifié la procédure judiciaire qui le concerne de tempête dans un verre d’eau. Placé en détention provisoire depuis bientôt 5 ans à la prison centrale de Yaoundé Kondengui alors qu’il était volontairement parti de sa résidence canadienne de Montréal pour venir répondre pour une seconde fois à une convocation de la police judiciaire, il avait totalement émietté les bases de l’accusation au début de son oral. Pour lui, le rapport d’audit à l’origine de la procédure judiciaire est un «torchon» et le parquet se fonde sur des «mensonges» de l’auditeur pour initier, puis soutenir, des poursuites judiciaires sans tête ni queue.
D’un bout à l’autre de ce face-à-face, cet accusé a tenu tête à l’ensemble de l’accusation, mettant encore un peu plus en mal la réputation de l’expert-comptable Bela Belinga, auteur du rapport controversé à l’origine de la procédure judiciaire, mais aussi et surtout celle du parquet général du TCS, coupable à ses yeux d’avoir suivi les yeux fermés cet auditeur qualifié d’incompétent. En posant le 6 juillet dernier ses «deux (seules) petites questions» à la fin du contre-interrogatoire de l’accusé-témoin, pour éviter de faire «la publicité d’un journal qui paraît le lundi» (Kalara pour ne pas le nommer) comme il l’a dit, le représentant du ministère public s’est montré impuissant à redorer son blason et celui de son unique témoin (Bela Belinga). Ces deux questions de pure forme ont semblé redondantes, les réponses n’ayant rien apporté de nouveau au contenu du procès.
Première question du parquet général à M. Mbiaga Jean-Pierre : «Professeur, à la lumière de tout ce qui a été dit, pouvez-vous s’il vous plaît, en toute liberté, en toute conscience et en toute connaissance de cause, affirmer devant ce tribunal que vous aviez les connaissances et les qualifications nécessaires pour décider M. le DG, Amadou Vamoulké, à apurer le compte fournisseur-débiteur ?» Réponse affirmative du témoin, qui apporte la précision suivante : «Je n’ai jamais décidé à la place de M. Amadou Vamoulké, car, en sa qualité de DG de la Crtv, il avait ses attributions légales, consignée dans la N°99/016 du 22 décembre 1999 portant statut général des établissements publics et des entreprises du secteur public et parapublic, notamment l’article 51 définissant les pouvoirs du DG (pour engager l’apurement dudit compte)». Le texte en question affirme que le DG a, entre autres prérogatives, la préparation du budget, des états financiers annuels et des rapports d’activités.
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