Julien ne s’est pas présenté devant le tribunal de premier degré (TPD) de Yaoundé le 27 octobre 2021. Il est pourtant l’initiateur d’une requête en opposition devant cette juridiction il y a deux mois. Il s’insurge contre une décision de justice ayant ordonné son divorce d’avec Rachel, son épouse. Cette dernière, qui se dit victime de violences conjugales, s’est pourtant présentée devant le juge accompagné de son témoin. En l’absence de Julien à l’audience, le tribunal a confirmé son précédent jugement.
En effet, Julien relate dans sa requête qu’il n’a jamais été informé que son épouse a sollicité et obtenu le divorce devant le juge du TPD de Yaoundé qui connait de cette procédure. Il s’oppose à ce jugement qui a été rendu par défaut contre lui et dit aimer encore sa femme. L’homme souhaitait alors faire sa déposition afin de convaincre sa bien-aimée d’abandonner la procédure. Il n’aura malheureusement pas cette chance, puisque le tribunal a validé sa première décision.
Décision contradictoire
Pour la petite histoire, Julien et Rachel se sont unis par les liens du mariage il y a plusieurs années. Ils n’ont pas eu d’enfants à cause des violences conjugales dont se plaint la dame. Elle a expliqué au cours de son premier passage devant le tribunal qu’elle n’a pas joui des avantages de son mariage à cause d’une part de sa belle-famille, qui « infestait » son foyer, et d’autre part, à cause de son époux très possessif à son goût. Rachel avait relaté qu’elle n’a reçu que des coups de poing et des humiliations de la part de Julien, qui lui avait pourtant promis amour et bonheur le jour de leurs noces. La dame déclare également qu’elle n’a pas connu la paix auprès de son époux, qui ne manquait pas l’occasion de la bastonner de jour comme de nuit, dans leur domicile, et même en public.
Rachel, qui a quitté son foyer il y a quelques mois, se souvient d’une journée particulière, qui a complètement changé sa vie. «Ce jour-là, il m’a copieusement battu avec une ceinture. Conduite d’urgence dans un centre de santé, j’ai perdu mon utérus. Je ne peux plus avoir d’enfant. Il veut revenir pour me tuer. Quelle femme va me prêter son utérus!», s’est-elle exclamée. Pour donner du poids à ses déclarations, Rachel avait présenté au tribunal les certificats médicaux et des photos, preuves des violences physiques dont elle a été victime.
Ayant eu souvenance de toutes les déclarations de Rachel faites au cours de la dernière audience, le tribunal a décidé de rendre son verdict sur le siège. Un jugement contradictoire a été prononcé à l’encontre de Julien, absent à l’audience.