La bataille judicaire qui oppose M. Ndoh Abie à M. Tabe Nyang Eyonghabe est sur le point de connaitre un dénouement. C’est ce qui ressort de l’audience des citations directes du Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé centre administratif le 18 mars 2022. Les parties adversaires n’ont pas comparu lors de ce rendez-vous. Seul, M. Ndoh Abie, le plaignant, était représenté par son avocat. Accusé des faits de complicité d’escroquerie qui ont été requalifiés en escroquerie, M. Tabe Nyang Eyonghabe n’a jamais répondu présent aux convocations du tribunal depuis le déclenchement de cette procédure. Les débats avaient été ouverts lors d’une audience précédente, et l’affaire revenait ce 18 mars pour les réquisitions du ministère public et les plaidoiries.
Avant de se prononcer sur la culpabilité ou non de l’accusé, la représente du ministère public est revenue sur les faits ayant engendré cette procédure judiciaire. En 2016, a-t-elle rappelé, M. Ndoh Abie, qui avait un projet de voyage pour le Canada, s’est rapproché de M. Tabe Nyang Eyonghabe, un présumé facilitateur, pour l’obtention d’un visa. La représentante du parquet raconte que ce dernier avait remis un dossier complet au mis en cause. Le dossier était constitué, entre autres, d’un passeport, et une somme de 2,5 millions de francs. Quelques mois plus tard, poursuit le magistrat du parquet, M. Tabe Nyang Eyonghabe, avait filmé un visa avec son téléphone et l’avait envoyé au plaignant afin de le rassurer que tout se passait bien.
Seulement, après certaines vérifications, il était apparu que le document envoyé était faux. Lorsque M. Ndoh Abie avait cherché à en savoir plus sur son dossier, M. Tabe Nyang Eyonghabe, qui se trouvait dos au mur, avait proposé un arrangement à l’amiable. Selon le ministère public, le plaignant aurait réclamé en vain son passeport et les fonds engagés dans ce dossier. Jusqu’à ce jour, souligne la magistrate du parquet, le mis en cause refuse de restituer ce que lui réclame le plaignant. Las d’attendre les promesses non tenues de M. Tabe Nyang Eyonghabe, M. Ndoh Abie avait saisi la justice.
Lors de ses réquisitions finales, le parquet, qui avait sollicité et obtenu du tribunal la requalification de l’infraction de complicité d’escroquerie en celle d’escroquerie reprochée à M. Tabe Nyang Eyonghabe, a estimé que les faits pour lesquels ce dernier avait été en jugement, sont constitués. C’est la raison pour laquelle, le ministère public a demandé au tribunal de déclarer le mis en cause coupable des faits qui lui sont reproches.
L’avocat de M. Ndoh Abie, est allé dans le même sens que le parquet. Il a soutenu que son client, qui n’est plus jamais rentré en possession de son passeport depuis 2016, a subi un énorme préjudice, qu’il a évolué à 4,6 millions de francs. «Mon client a fait confiance à M. Ndoh Abie en lui remettant une forte somme d’argent et son passeport pour l’obtention d’un visa canadien. Ce dernier a fait croire au plaignant qu’il avait des relations à l’ambassade du Canada au Cameroun. Il lui a menti en lui envoyant un faux document pour davantage tromper sa vigilance alors qu’en réalité, le visa ne lui avait jamais été accordé », a déclaré l’homme en robe noire. A ce stade de la procédure, M. Tabe Nyang Eyonghabe risque une condamnation sans pouvoir donner sa version des faits dans cette affaire. Le verdict est attendu le 1er avril prochain.