Accompagné par les membres de sa famille le 28 juillet 2021, Nicodème est venu défendre sa requête introduite devant le juge du tribunal de premier degré de Yaoundé. Cintré dans une veste à carreaux de couleur rouge bordeaux, l’homme souhaite transférer son autorité parentale et la garde de son fils à Nina, son ex compagne, une camerounaise qui a acquis la nationalité Française. La dame, qui réside actuellement en France son pays d’adoption, a brillé par son absence à l’audience, ainsi que l’enfant au centre du procès.
En réalité, l’histoire de cette famille commence en 2006, lorsque Nicodème fait la rencontre de Nina. Les deux amoureux, qui venaient tout juste d’obtenir leur baccalauréat, se sont mis ensemble, malgré les oppositions de leurs deux familles. Ils ont vécu en concubinage pendant trois ans, et de leur idylle est né Michel le 25 janvier 2008. L’enfant a été reconnu par son père à la naissance. Peu de temps après, Nina a voyagé pour la France. Elle a confié le bébé à ses parents, qui en assuraient la garde. Suite à une décision du tribunal, la tutelle de Michel a été confiée à son père, avec qui il vit depuis ses cinq ans. Les amoureux d’hier, qui n’ont plus en commun que leur enfant, ne se sont pas encore mariés chacun de son côté. Mais, Nicodème est déjà prêt à céder son autorité parentale et la tutelle de son fils à Nina. Comme excuse, il évoque son instabilité professionnelle qui l’empêche de s’occuper de l’enfant et son emploi de temps chargé. « Mon travail ne me permet pas de rester avec l’enfant. Je ne suis pas stable pour le moment. Il sera mieux encadré et épanouit chez sa maman », a-t-il confié.
Toutes les personnes venues soutenir Nicodème dans ce procès ont confirmé ses déclarations. «Etes-vous sûr de votre démarche ? Cela voudrait dire que vous n’auriez plus le pouvoir de décision sur la vie de votre fils. Il peut décider de devenir français comme sa mère et vous ne pouvez pas l’en à empêcher», a expliqué le juge. Nicodème, très sûr de son action judicaire, a répondu par l’affirmative à toutes les préoccupations du tribunal. L’affaire a été soumise à l’appréciation du ministère public pour enquête et réquisitions.
Odette Melingui.