Par Marie Bahané (Stagiaire) – welaomari@gmail.com
«A la dernière audience, le tribunal avait demandé que vous trouviez un terrain d’entente à ce probleme; pourquoi ne l’avez-vous pas fait?», Cette question du ministère public n’a eu pour réponse qu’un silence. De fait, après deux ans de rudes batailles judiciaires, les membres d’une même famille ont réussi à joindre deux procédures qui portent sur une affaire de sorcellerie, violation de domicile et menace sous condition devant le Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé- Centre administratif. C’est cette juridiction qui doit désormais laver le linge salle de cette famille. Les débats ont été ouverts dans ces deux procédures croisées à l’audience du 12 janvier 2022.
C’est M. Nanga Alphonse, père de famille en compagnie de son épouse et ses filles, qui mène une guerre sans merci contre ses neveux : les cinq enfants de son défunt frère aîné. Il s’agit de M. Olinga Valentin, Martin Ngah, Siprien Olomo, Guy Laurent Efila et Ondobo Serge. De son côté, M. Olinga Valentin, l’un des accusés, est l’auteur d’une plainte dirigée contre son oncle Alphonse Nanga, son épouse Mme Nanga et ses trois filles : Mme Ngono, l’aînée de la famille, Alima la cadette et Nkengue la benjamine.
Bagarre
«Les enfants de mon défunt frère, sous la conduite d’Efila leur aîné, s’introduisent chez moi et font des prières dans la nuit avec des paroles que je ne connais pas et que je ne comprends pas. Ils déversent des poudres, du sel et aspergent de l’eau avec les odeurs du parfum tout autour de ma maison, sur la véranda et au seuil de la porte. Ils le font de façon répétée», a expliqué Alphonse Nanga lors de son témoignage devant le tribunal. Ce sont ces faits qu’il qualifie de pratique de sorcellerie et qu’il reproche à ses neveux.
Poursuivant son témoignage, la présumée victime relate qu’il a toujours eu des rapports conflictuels avec les mis en cause et que la goutte d’eau qui a débordé le vase s’est produite en février 2018 à Nyom II, un quartier de Yaoundé. Alphonse Nanga raconte qu’un jour, ses filles avaient engagé des travaux champêtres derrière leur concession qui est séparée du domicile des mis en cause par une servitude en fleure. C’est ainsi que Efila et ses frères ont coupé et brulé les plantes. L’oncle souligne que ses neveux avaient toujours contesté cette délimite sous prétexte qu’il n’est pas le fils légitime de leur grand-père et ne devrait donc pas hériter de ce bien. Pour ce qui est des faits de menaces sous condition, Alphonse Nanga déclare avoir été séquestré par ses neveux à son domicile. Ces derniers lui proposaient de choisir entre quitter sa résidence ou bien la mort. Il dit avoir choisi de déménagé.
Pour sa part, Alima l’une des filles de M. Nanga, a soutenu que c’est Olomo qui a détruit ses plantations de manioc. Au moment où elle filmait la scène, elle a reçu une gifle de ce dernier. «Mon téléphone est tombé et la femme de mon cousin l’a ramasse. C’est ainsi qu’une bagarre a déclenché. Nos parents ont été alertés par les bruits. Lorsque mon père a voulu aller à la gendarmerie, Olinga l’a poursuivi avec la machette profanant les menaces de mort», a-t-elle expliqué. Elle ajoute que pendant ce temps, leur mère se faisait violenter par les cinq frères tandis que et que la femme de Nga Martin filmait.
Sereins tout au long de ce procès, les accusés auront l’occasion de donner leur version des faits au cours du rendez-vous pris le 9 février 2022, date de la prochaine audience.