Le bras de fer judicaire qui oppose l’Union des Eglises Evangéliques du Cameroun (Ueec) à Maya André, Hechen Vincent et Salaka Jean Pierre, est loin de connaître un dénouement. Accusés d’abus de confiance en coaction, les mis en cause, qui comparaissent libres, clament leur innocence devant le Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé Centre administratif, statuant en matière de citation directe. Le 30 septembre dernier, la salle d’audience était bondée de fidèles de cette congrégation religieuse. Les débats se sont poursuivis dans cette affaire avec l’audition des témoins de l’accusation.
C’est à la suite d’une dénonciation faite en 2018 par le Révérend pasteur Hamadou Emmanuel à la division régionale de la police judiciaire, pour les faits de détournement de la somme de 80 millions de francs au préjudice du Fonds de Développement et de Solidarité Fraternel (Fdsf), une association qui regroupe des membres de l’Union des Eglises Evangéliques du Cameroun (Ueec) que les accusés ont été renvoyés en jugement. Maya André, Hechen Vincent et Salaka Jean Pierre répondent de l’infraction de détournement de fonds privés, qui a été requalifiée d’abus de confiance en coaction devant le Tribunal de première instance de Yaoundé centre administratif.
Projets non réalisés
Il est reproché aux deux mis en cause d’avoir prélevé de fortes sommes d’argent dans les caisses du Fdsf pour d’une part, financer les microprojets des fidèles et d’autre part, acquérir les biens pour le compte de l’église. Au cours de leur gestion à la tête de l’UEEC entre 2007 et 2017, les plaignants ont découvert plusieurs malversations financières dans les caisses du (Fdsf). Il s’agit, entre autres, du décaissement de la somme de 88 millions de francs destiné au financement des micro crédits des fidèles remboursables, 80 millions de francs pour l’achat d’un terrain qui devrait appartenir à l’Ueec et 15 millions de francs pour l’achat des tissus pagnes, soit un total de 183 millions de francs. Le constat amer est que tous ces projets n’ont jamais été réalisés jusqu’à ce jour ce qui avait provoqué la grogne de certains fidèles.
Les témoins qui se sont succédés à la barre ont chacun à son tour dit avoir assisté de près ou de loin aux décaissements frauduleux des sommes qui ont été utilisées à des fins personnelles par Maya André, Hechen Vincent et Salaka Jean Pierre. Pendant les débats, la représentante du ministère public a estimé les éléments de preuves suffisants et invité les accusés à présenter leur défense. Cette étape de la procédure est prévue le 30 décembre 2021, date de la prochaine audience.