Cabral Libii réscussite sa plainte contre Sismondi Barlev Bidjocka et Ris radio

Par Emile Kitong – ekitong@gmail.com Dans le combat judiciaire que M. Cabral Libii, président du Parti camerounais pour la Réconciliation nationale (Pcrn) et député à l’Assemblée nationale, a engagé depuis plus de deux ans contre M. Sismondi Barlev Bidjocka, journaliste et promoteur de «Ris Radio», qui émet depuis Yaoundé, le plaignant vient d’obtenir de reconquérir son droit de de poursuivre son adversaire devant le juge correctionnel du Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé - centre administratif (CA). Alors que cette juridiction avait été saisie, le 17 juin 2021, d’une citation-directe de l’élu du peuple invitant le patron de la radio urbaine à répondre de certains de ses propos jugés diffamatoires à l’égard du président du Pcrn, elle s’était déclarée incompétente à connaître de ce contentieux. Arguant que le siège de «Ris Radio» se trouve installé sur le territoire de compétence du TPI d’Ekounou, M. Mbida Georges Francis, juge au TPI de Yaoundé CA, s’était dessaisi de la citation-directe de M. Cabral Libii, se déclarant «incompétent rationae loci, aucune arrestation n’ayant été opérée en l’espèce» dans une décision rendue le 8 février 2022. Il tirait cette conclusion après avoir constaté, après des débats au cours desquels M. Sismondi Barlev Bidjoka avait refusé de participer, que «Ris Radio 105.5 FM est une radio qui émet depuis le quartier Mvog-Ada à Yaoundé, arrondissement de Yaoundé IV [et que] dans l’acte introductif d’instance, il est mentionné que le prévenu Bidjocka Barlev Sismondi est domicilié à Yaoundé, en son lieu de service situé dans les locaux de Ris Radio FM.» Le journaliste gagnait ainsi la première manche de la bataille, sur tapis vert et sans se présenter dans le ring. Victime résignée Convaincu par son bon droit d’engager une procédure judiciaire en matière de diffamation par voie de presse dans toute juridictionnelle du territoire national où le message de la diffamation alléguée a été perçu, le député engageait un recours devant la Cour d’appel du centre. Et le 23 juin dernier, la Cour d’appel du Centre, dans une composition présidée par le célèbre magistrat Gilbert Schlick, a pris le contre-pied du TPI de Yaoundé centre administratif. La cour a «dit le Tribunal de première instance de Yaoundé - centre administratif compétent rationae loci à connaître des faits soumis à son appréciation» . La cour a décidé ensuite de retourner le dossier au TPI de Yaoundé CA «pour lu permettre de vider sa saisine» . Les parties ont été informées qu’elles disposaient d’un délai de 10 jours pour faire pourvoi. C’est l’objet de la copie de l’expédition de l’arrêt de la Cour d’appel du Centre levé le 7 décembre 2023. Avec cette décision, le procès devrait reprendre au TPI de Yaoundé CA au niveau où il se trouvait lorsque le juge a décidé de se dessaisir, c’est-à-dire, alors que l’affaire était mise en délibéré et la décision attendue. A signaler que tout au long des débats jusqu’à ce moment, M. Sismondi Barlev Bidjoka avait choisi de ne pas se présenter devant la barre. C’est donc quasiment en victime résignée qu’il pourrait écouter la sentence du juge correctionnel. A moins qu’un autre rebondissement inattendu ne vienne remettre en question la décision qui se profile à l’horizon. Le promoteur de Ris Radio risque un emprisonnement de ferme de 6 jours à 6 mois et d'une amende de 5 mille à 2millions de francs selon l'article 305 du Code pénal visé. M. Cabral Libii sollicite des dommages et intérêts d’une valeur de 50 millions de francs, et la condamnation de Ris Radio à garantir le paiement de ladite somme. Pour mémoire, tel que déjà présenté dans Kalara (édition N°395), la première procédure visant M. Sismondi Barlev porte sur la diffamation et la seconde concerne les infractions de fausses nouvelles et de refus de diffuser un droit de réponse. Il est reproché à Sismondi Bidjocka d’avoir porté atteinte à l’honorabilité du président du Pcrn en diffusant à son encontre des informations supposées diffamatoires contenues dans une bande audio abondamment partagée dans les réseaux sociaux à partir du 26 mai 2021. En plus, le journaliste avait refusé de diffuser le droit de réponse proposé par le plaignant pour démentir les informations litigieuses publiées sur son compte. Le parlementaire, qui a déjà eu raison de son adversaire dans une autre procédure judiciaire devant le Conseil national de la Communication, espère obtenir rein moins que la suspension de Ris Radio. «Covidgate» Rappelons que, selon le contenu des citations directes (plaintes) de M. Cabaral Libii, ce dernier explique avoir été assailli le 26 mai 2021 au matin par les appels de ses compatriotes lui reprochant d'être impliqué dans le «Covidgate» (du nom d’un scandale lié au détournement présumé, via des marchés publics, des fonds affectés au plan national de riposte contre la pandémie à coronavirus). Ses compatriotes disaient tenir ces informations des révélations faites par le journaliste Sismondi Barlev Bidjoka dans son «Edito politique» du matin. C’est ainsi qu’il lui avait été expédié la bande audio de cet «Edito politique» dont le contenu justifie les poursuites qu’il exerce pour diffamation, commise par voie de communication audiovisuelle conformément à la loi du 19 décembre 1990 sur la liberté de la communication sociale dans ses articles 74 et 87. En fait, M. Bidjocka Sismondi, d’après la citation directe, avait déclaré que le plaignant a «plongé sa main jusqu'au cou dans cette soupe-là qu'il combattait jour et nuit» lui imputant ainsi une participation active dans les éventuels détournements de fonds publics en lien avec «des marchés problématiques du ministère de la Santé, ministère en tête de liste des départements entendus au Tribunal criminel spécial (TCS) dans l'enquête sur les détournements de fonds publics, des moyens octroyés dans le cadre de la lutte contre la pandémie Covid 19» . Le patron de Ris Radio avait déclaré aussi éprouver des remords à la place de «tous ceux qui avaient fait confiance à l'honorable Cabral Libii en montant dans son train» . La justice dira s’il avait raison ou pas. 5 mois de prison pour les pourfendeurs de Jean Claude Ottou CYBERCRIMINALITE . Annoncé mort sur Facebook pour avoir prétendument sodomisé un gamin de 13 ans, le célèbre journaliste avait saisi la justice pour laver son honneur. Cette dernière lui a donné satisfaction en sanctionnant ses détracteurs . Emile Kitong – ekitong@gmail.com M. Agoume Mariano, le journaliste qui s’était illustré il y a un peu plus de six mois en diffusant la nouvelle non-fondée du décès prétendu de Jean-Claude Ottou, célèbre ancien rédacteur en chef de Radio Cameroun, a été condamné. La section correctionnelle du Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé – Ekounou devant laquelle il était poursuivi, l’a reconnu coupable de «diffamation par voie électronique». Elle lui a infligé un emprisonnement de 5 mois et 500 mille francs d’amende après lui avoir accordé des «circonstances atténuantes» en raison de sa qualité de délinquant primaire. La décision a été prise le 11 décembre 2023. Plaignant dans cette affaire, M. Ottou s’est contenté d’un franc symbolique au titre de la réparation du préjudice par lui subi. M. Agoumé était poursuivi en compagnie de M. Fouda Fouda Abena Pie Claude, qui répondait pour sa part de l’infraction de «complicité de diffamation par voie électronique» . Employé au cabinet du ministre de l’Eau et de l’Energie à l’époque des faits, ce justiciable avait été dénoncé par son compagnon d’infortune comme l’homme qui lui avait porté les informations erronées au centre du procès. Il a reçu la même sanction que M. Agoumé. Les deux condamnés étaient incarcérés à la prison de Yaoundé - Kondengui depuis le 8 juin 2023, date de leur inculpation et de leur placement en détention provisoire. Le tribunal les a condamnés en outre à payer des «dépens» d’un montant de 24,5 mille francs chacun, faute de quoi un mandat d’incarcération d’une durée de 18 mois a été émis à l’encontre de chacun. Aveux spontanés Dans l’édition de Kalara N°464 du 13 juin 2023, nous rappelions que l’ancien Directeur général adjoint de MTN Cameroun avait découvert, le 14 mai 2023, une information publiée sur Facebook par M. Egoume à son sujet. Ce dernier informait la communauté de ses amis et la toile toute entière que le célèbre journaliste avait été tué pour avoir sodomisé un garçon de 13 ans. Au regard de la notoriété de l’ancien DGA, cette rumeur avait rapidement fait le tour de la biosphère, suscitant toutes sortes de commentaires sur sa famille. C’est ainsi que l’ancien rédacteur en chef de Radio Cameroun décidait de saisir la gendarmerie à travers une plainte datée du 16 mai 2023 pour cerner les raisons de l’attaque contre sa personne. Auteur de la rumeur controversée, M. Mariano Agoume n’a jamais compliqué la tâche à la justice depuis le début de la procédure judiciaire. Il a spontanément reconnu les faits et dénoncé la source de son «information», M. Fouda Abanda. Après avoir été interpellés puis auditionnés, les deux suspects avaient été déférés chez le procureur de la République près le Tribunal d’Ekounou, qui décidait de l’ouverture d’une information judiciaire. Le juge d’instruction chargé du dossier inculpait M. Fouda Abanda et M. Agoume. Il se donnait une période initiale de six mois pour mener son enquête, période au cours de laquelle les deux inculpés étaient placés en détention provisoire. Compte tenu des aveux spontanés du principal mis en cause, la procédure judiciaire n’a pas traîné. Lorsque, le 11 décembre dernier, le TPI d’Ekounou condamne les deux prévenus à 5 mois d’emprisonnement ferme, cette peine dépasse légèrement le séjour déjà passé par les deux acolytes en prison. Rappelons encore que M. Ottou n’est pas à sa première mésaventure de ce type. Il y a une dizaine d’années, il avait déjà été au centre d’une rumeur laissant croire qu’il avait abusé d’une jeune fille dans un salon de beauté à Douala. Cette première rumeur était portée par Aurore Plus , un journal paraissant à Douala. La plainte déposée contre ce journal au TPI de Yaoundé-Ekounou, n’a jamais été examinée et l’honneur du célèbre journaliste n’a jamais été rétabli.

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