La projection des images de la vidéo surveillance du parking arrière de la Société Dovv pendant l’audience du Tribunal de première instance de Yaoundé centre administratif, le 8 juin 2022, n’a pas été d’un grand apport dans l’affaire opposant la société spécialisée dans la distribution des produits alimentaires à Eneo Cameroun, l’entreprise de commercialisation de l’énergie électrique. L’accusation, qui voulait démontrer à travers ces images les actes de violences, de séquestration, de destruction et de coupure électrique qui sont reprochés aux trois agents de Eneo traduits en justice et la société de gardiennage Essoka Security, a laissé sur leur soif, les mis en cause Nombo Sakio, Njie Moube, Mananga Obogo Benoît et leurs avocats.
Ces images n’ont montré qu’une altercation entre individu non identifié et une employée de Dovv. Et la personne dont il s’agit n’était ni un vigile de la société de gardiennage encore moins un des agents d’Eneo assis dans le banc des accusés. Après ce spectacle presqu’inutile, la parole a été donnée au représentant de Dovv qui n’a pas aussi beaucoup contribué à la manifestation de la vérité: «Je ne peux pas répondre à cette question, les techniciens et les autres témoins pourront en parler avec détails», a-t-il répondu à plusieurs questions qui lui ont été posées. Ce témoin a néanmoins énuméré les griefs faits contre les agents de Eneo et ceux de la société de gardiennage. Il y a, selon lui, la destruction des installations électriques qui alimentaient le magasin des marchandises et les différents bureaux. Il indique parmi les destructions décriées, plusieurs câbles qui ont été sanctionnés. Ceux-ci ont été déposés au commissariat du 10ème arrondissement à Yaoundé.
Pour ce qui concerne les violences faites aux clients et aux employés de l’entreprise, le représentant de Dovv cite une employée de Dovv qui a écopé de blessures légères au cours de l’altercation entre un individu non identifié et elle. Mais il n’a pu apporter la preuve de ses déclarations, un certificat médico-légal n’ayant pas été présenté devant la barre. Parlant de la séquestration des personnes et des véhicules par les vigiles de Essoka Security, Philippe Noubissi a dit que l’accusation n’a pas réussi à identifier les vigiles incriminés. S’agissant des accusations portant sur la rupture de l’énergie électrique, le témoin de l’accusation soutient que les responsables et l’ensemble du personnel présents le jour des faits ont été surpris que Eneo procède à une interruption de l’énergie électrique un dimanche.
Dans ses questions, le ministère public a voulu montrer que le procès est vide. Il ressort également des débats que la société Dovv a déjà perdu deux procédures judiciaires engagées contre Eneo pour les mêmes faits.
Par ailleurs, selon des indiscrétions parvenues à Kalara, le conflit entre les deux entreprises tire son origine des baisses de tension décriées constamment par les voisins de Dovv au quartier Bastos. Au terme des investigations menées par Eneo, il a été découvert que c’est la société Dovv qui absorbait l’énergie électrique à travers ses branchements basse et moyenne tension. Or, soutient notre source, la capacité de consommation de l’énergie électrique par cette entreprise correspond aux installations de la moyenne tension. La source s’indigne du fait que la société de distribution s’entête à disposer à la fois les installations de la basse et de la moyenne tension. En tout cas, la suite des débats avec les interventions des témoins de Dovv et surtout aussi les témoignages des mis en cause édifieront peut-être le tribunal dans cette affaire le 10 août prochain, date de la prochaine audience.