Par Christophe Bobiokono – cbobio@gmail.com
M. Amadou Vamoulké considère désormais que l’expert-comptable Bela Belinga, auteur du rapport d’audit qui lui vaut une seconde procédure judiciaire devant le Tribunal criminel spécial (TCS), n’est rien moins qu’un «tueur à gages judiciaire». L’ancien directeur général (DG) de la Cameroon Radio Television (Crtv) n’a pu s’empêcher d’utiliser une telle hyperbole le 17 janvier 2022, au cours de la reprise de son procès. De nouveau interrogé par son avocat lors de la phase dite de la «reexamination», l’accusé est revenu particulièrement sur le chef d’accusation de détournement de derniers publics le plus important, au regard de la somme en cause, qui pèse sur lui. Il culmine tout seul à presque 10,7 milliards de francs. M. Vamoulké répond dans cette procédure judiciaire d’une accusation globale d’un détournement de fonds publics allégué de 14,52 milliards de francs.
Lors de la première partie de son interrogatoire par ses avocats, l’ancien DG ne s’était pas longtemps attardé sur cette accusation. Et le procureur général l’avait souligné, lors de son tour de questions. La défense de M. Vamoulké est donc revenue dans le menu détail de ce volet de l’accusation pour apporter plus de lumière au tribunal. En répondant à Maître Pondi, l’accusé a rappelé que la somme de 10,7 milliards de francs mise à sa charge «résulte de six (Ndlr : plutôt 3 opérations, puisque 3 autres avaient donné lieu à un non-lieu devant le juge d’instruction) opérations effectuées entre le 2 janvier 2012 et le 10 juin 2016 […] comptabilisées comme des sorties de fonds par la Trésorerie générale de Yaoundé où est logé le compte de la Redevance audiovisuelle (RAV) de la Crtv». L’accusation a toujours estimé, à tort selon l’orateur, qu’il n’y a pas des traces desdites opérations dans les livres comptables de la Crtv. C’est ce qui fonderait le détournement des deniers publics allégué.
En réitérant que la tenue des comptes ne relève pas des tâches d’un DG et que ses collaborateurs des services financiers étaient mieux placés pour éclairer la lanterne de la justice sur les reproches qui lui sont faits, M. Vamoulké a une fois de plus martelé que ses collaborateurs interrogés par le juge d’instruction avaient bel et bien retracé tous les justificatifs des opérations en cause et avaient été remis en liberté en conséquence, à l’exception de celui qui est poursuivi avec lui. L’accusé a pointé le «travail fait à la hâte de l’expert Bela Belinga» comme «responsable de ce qu’il a cru déceler comme faute», avant de s’interroger sur le fait que le juge d’instruction ait «retenu l’affirmation erronée de M. Bela Belinga» tout en ignorant «l’historique du compte service financier du Trésor de la Crtv» reçu des mains de son coaccusé, qui atteste que «ces opérations avaient bel et bien été comptabilisées tant à la Trésorerie générale que dans les livres comptables de la Crtv».
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