Les avocats de Jean-Louis Beh Mengue ont poussé un ouf de soulagement le 5 juillet dernier. ce jour-là, les juges ont finalement admis aux débats les documents présentés au soutien de la version des faits de l’ex-directeur général (DG) de l’Agence de Régulation des Télécommunications (ART) dans l’affaire qui l’oppose au ministère public et à l’Etat du Cameroun devant le Tribunal criminel spécial. Il s’agit, entre autres, des résolutions du conseil d’administration de l’ART, des états de salaires, des documents administratifs, financiers et comptables en rapport avec la gestion de l’ex-haut commis de l’Etat à la tête de l’entreprise publique. Une gestion dont l’accusation trouve qu’elle est émaillée d’irrégularités.
En effet, à la fin de l’interrogatoire public de M. Beh Mengue le 19 mai dernier, le tribunal avait d’abord rejeté les documents évoqués au motif qu’ils n’étaient pas en la forme régulière parce que non certifiés conformes par les autorités compétentes. Les avocats de l’ex-DG ont expliqué, comme dès l’entame du jugement, qu’ils font face à une difficulté : les dirigeants de l’ART sollicités pour authentifier les justificatifs dont se prévaut leur client pour clamer son innocence traînaient les pieds pour remplir cette formalité. C’est désormais chose faite.
En revanche, Mme Maryamou épouse Idrissou, l’unique coaccusée de M. Beh Mengue qui comparaît à ses côtés, a vu ses documents présentés par elle lors de la même audience rejetés au motif que la qualité (fonction) de l’autorité qui les a certifiés conforme n’apparait pas sur lesdits documents. L’audience reprend le 12 juillet prochain pour les réquisitions finales du ministère public.
Rappelons que M. Beh Mengue passe en jugement en compagnie de certains anciens collaborateurs à l’ART, à l’instar de Gaston Michel Eteta’a Ntonga, l’ex-agent comptable en fuite, Mme Mariamou, ex-chef des affaires administratives et financières, Anne Marlyse Ngono. Ils répondent de supposés faits ayant entraîné un détournement présumé de plus de 800 millions de francs.