Mme Amgue Abia’a Otavie-Fify Warene Flore ne remettra plus les pieds dans l’établissements dénommé «Chez Césaire», un débit de boisson situé au quartier Obili à Yaoundé. C’est le moins que l’on puisse dire de l’ancienne employée de cet établissement renvoyée devant le Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé centre administratif pour répondre des faits de détournement de la somme de 2 millions de francs. Le tribunal, qui a constaté l’absence de Mme Nguetchou Nancy Natacha représentante du promoteur du Snack à l’audience du 24 juin 2021 a donné la parole au magistrat du parquet pour la présentation des faits au centre du procès
Il ressort de l’exposé du représentant du parquet qu’en 2020, Mme Amgue Abia’a Otavie-Fify Warene Flore a détourné les recettes du Snack bar «Chez Césaire» évaluées à la somme de 2 millions de Francs. À l’époque des faits querellés, la gestion de ce débit de boisson avait été confiée, d’après l’accusation, à la mise en cause. C’est la raison pour laquelle, le patron du Snack bar a traduit son ancienne employée devant la justice.
Pour sa défense Mme Amgue Abia’a Otavie rejette en bloc les charges qui pèsent sur sa personne. Elle déclare qu’elle ne se reconnait pas dans les faits qui lui sont reprochés par son ancien employeur. Elle dit avoir travaillé dans cette structure pendant deux ans. La mise en cause raconte avoir été embauchée comme serveuse en 2019 sur la base d’un contrat verbal. Son rôle consistait à servir la boisson aux clients. Elle explique que quelques mois plus tard, son patron lui a confié la gestion de la structure.
Coronavirus
Mme Amgue Abia’a Otavie souligne qu’avec l’avènement de la crise sanitaire provoquée par la pandémie de la COVID-19, le débit de boisson avait fait face aux conséquences désastreuses des mesures barrières édictées en mars 2020 par Joseph Dion Ngute, le premier ministre, chef du gouvernement. Face à ces restrictions, le snack bar avait fermé les portes aux usagers et les employés avaient été congédiés étant donné que le snack bar n’était plus fonctionnel. C’est ainsi que quelques mois plus tard, Mme Amgue Abia’a Otavie-Fify Warene Flore dit avoir été recontactée par son patron pour la reprise des activités. Cette dernière souligne avoir été surprise de voir que l’effectif du personnel de la structure avait été réduit à deux personnes, notamment le Disque Jockey (DJ) (l’animateur) et elle-même. Flore Amgue Abia’a Otavie précise que c’est à cette période délicate que la responsabilité de la gestion du snack bar lui a été confiée. Elle souligne que cette nouvelle situation lui imposait beaucoup de travail étant donné qu’elle assurait simultanément le rôle de serveuse et de gérante. La gérante rapporte qu’à chaque fin de journée, les comptes étaient faits et enregistrés dans un registre. Elle précise qu’en cas de déficit constaté dans les recettes journalières, le manquant lui était immédiatement imputé et déduit de son salaire. La mise en cause explique qu’à la clôture de chaque journée, les recettes étaient remises au comptable chargé de les acheminer au promoteur de la structure.
Mme Amgue Abia’a Otavie raconte qu’à la veille de son interpellation, elle avait été filmée avec un plastique contenant des bouteilles par la caméra de surveillance. Elle affirme que son employeur avait pris pour prétexte lesdites images pour l’accuser d’un détournement. Elle explique, en outre qu’un client qui avait profité du temps qu’elle avait consacré pour servir un pot à son amie venue lui rendre visite, s’est éclipsé sans payer sa facture. Dans le but de combler le déficit des boissons consommées par son hôte, elle dit avoir acheté les produits similaires à des prix bas dans une structure voisine concurrente. La gérante reconnait avoir fait recours à cette pratique sans l’autorisation de son employeur. Et c’est sur cette faille que le représentant du parquet s’est engouffré pour demander au juge en charge du dossier de déclarer la mise en cause coupable des faits qui lui sont reprochés. Le tribunal qui a clos les débats, compte rendre son verdict le 8 juillet 2021.