Un réseau de «jeunes» trafiquants de stupéfiants à la barre

Par Odette Melingui – odettemelingui2@gmail.com La bataille judicaire qui oppose le ministère public à Didala Jamos, Odjem Roger, Aboubakar Saidou, Anaba Boris, Bessala Parfait, Sewa Donald et Abdoulaziz Aicha est sur le point de connaitre un dénouement. Le 19 mars 2024, les débats ont été ouverts dans cette affaire en présence de toutes les parties en procès. Les mis en cause, qui sont privés de liberté depuis 2022, sont accusés de trafic de stupéfiants. Roger Odjem, Aboubakar Saidou et Abdoulaziz Aicha ont reconnu les faits, tandis que Didala Jamos, Boris Anaba, Parfait Bessala et Donald Sewa clament leur innocence. C’est suite à de multiples dénonciations et agressions des populations des quartiers Manguier, Mbankolo et Elig-Edzo que les accusés ont été appréhendés par les éléments de la police judiciaire (OPJ) le 4 novembre 2022, au cours d’une opération dénommée "coup de poing". Les sept mis en cause ont été appréhendés au «secteur», un endroit où tous les jeunes délinquants des quartiers environnants se retrouvent pour consommer des stupéfiants. Lors de la descente des OPJ, les accusés étaient en possession de 28 filets de cannabis, 8 sachets de cocaïne et du matériel pour la fabrication de ces substances notamment des plats, cuillères, lames de rasoir et couteaux. Tous ces effets ont été mis sous scellés et acheminés au greffe du Tribunal de grande instance du Mfoundi. Roger Odjem, Aboubakar Saidou, Abdoulaziz Aicha, Didala Jamos, Boris Anaba, Parfait Bessala et Donald Sewa ont également été interpelés et conduits à la prison centrale de Yaoundé Kondengui, où ils séjournent jusqu’à ce jour. Un élève de 3 e Au cours de l’audience le 19 mars 2024, Roger Odjem, Aboubakar Saidou et Abdoulaziz Aicha, qui ont reconnu les faits mis à leur charge depuis le déclenchement de cette affaire, ont réitéré leurs déclarations. Boris Anaba et Parfait Bessala ont quant à eux décidé de garder silence. Donald Sewa, qui a choisi de faire des déclarations sans prêter serment, a pour sa part relaté qu’au moment de son interpellation, il était âgé de 16 ans et élève en classe de 3 e dans un lycée. Il a ajouté qu’il a été interpelé en possession du cannabis, mais que cette substance ne lui appartenait pas. Didala Jamos, le seul mis en cause qui a accepté de prêter serment avant toutes déclarations, a pour sa part relaté qu’il est un maçon, et que les jeunes de son quartier consomment les stupéfiants juste dernière sa maison. Il dit qu’il a été interpelé à son domicile et conduit à la gendarmerie, où il a fait la connaissance de ses codétenus. Didala Jamos a ajouté enfin qu’il n’a jamais consommé du cannabis, et qu’il a vu les stupéfiants scellés pour la première fois à Kondengui. Les souris droguées Au cours de ses réquisitions, la représentante du ministère public a requis la culpabilité de tous les accusés. Elle a soutenu que la quantité importante des stupéfiants saisie au cours de l’opération "coup de poing" laisse penser qu’ils n’étaient pas seulement destinés à la consommation propre des mis en cause, mais plutôt à un trafic à grand échelle. Pour ce qui est du scellé, le parquet soutient qu’il a été consommé par des souris au magasin du greffe. Pour finir, la représentante du ministère public a demandé au tribunal d’accorder de larges circonstances atténuantes aux accusés, au regard de leur jeunesse, enfin de leurs donner une chance pour se racheter. Pour l’avocat de la défense, les faits ne sont pas constants et il y a un doute qui plane quant à la responsabilité des accusés. En effet, selon l’homme en robe noire, la représentante du ministère public au cours de ses réquisitions n’a fait que des spéculations. En plus, aucun scellé n’a été présenté au tribunal. « Où est le corps du délit? Quelle est la valeur de ce procès-verbal de saisi en l’absence du corps du délit? En plus, on ne sait pas qui a fumé le cannabis et qui ne l’a pas fait. Il y a doute dans cette affaire », a soutenu l’avocat des accusés. L’affaire a été mise en délibéré pour le 16 avril 2024.

Un réseau de «jeunes» trafiquants de stupéfiants à la barre

DELINQUANCE. Sept jeunes Camerounais ont été interpelés et placés en détention provisoire à la prison centrale de Yaoundé Kondengui pour répondre de l’infraction de trafic de stupéfiant. Certains reconnaissent les faits, d’autres, par contre, nient tout en bloc.

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