Par Odette Melingui.- -odettemelingui2@gmail.com
Née le 2 mai 2006, Hilary n’a pas été connue à sa naissance par Loïc, son père. Ce dernier, militaire de profession en service dans la région du Centre, a saisi le tribunal de premier degré de Yaoundé d’une requête en reconnaissance d’enfant. Il souhaite que son nom soit inscrit dans l’acte de naissance de Hilary en lieu et place du père. Pour convaincre le tribunal de la justesse de sa réclamation, l’homme en tenue a fait comparaître Viviane, la mère de l’enfant, qui, lors de son témoignage, a déclaré au tribunal que le militaire est le véritable père de sa fille. Seule l’enfant dont la reconnaissance est sollicitée était absente à l’audience. Elle serait, selon son père, en vacances dans une autre ville.
« Nous combattons les reconnaissances d’enfants frauduleuses. Pourquoi avoir attendu 15 années avant de saisir le tribunal pour solliciter la reconnaissance de cette enfant ? » A interrogé le juge. En réplique, Loïc a relaté au tribunal qu’il a fait la connaissance de Viviane quand il venait de faire ses premiers pas dans l’armée et la dame, qui habitait chez son oncle à cette époque-là, était en stage académique pour devenir contrôleur du trésor. Leur relation amoureuse n’a pas abouti au mariage à cause de son départ de Yaoundé pour son premier lieu d’affectation où il a été informé que Viviane attendait un enfant de lui. Neuf mois plus tard, son administration de tutelle l’a envoyé en mission à l’étranger. « L’enfant est née quand j’étais en mission à l’extérieur du pays, et son acte de naissance a été dressé à mon absence. Je n’ai pas eu le temps de la reconnaitre pendant tout ce temps parce que tout au long de ma carrière, j’ai enchaîné des missions et affectations hors de la ville. Maintenant, je travaille dans les bureaux et je suis plus stable », a-t-il déclaré.
Pour donner du poids à la requête de son ex copain, Vivianne a corroboré ses déclarations et a soutenu que Hilary vit chez son père depuis deux ans déjà. «Au début, il ne s’occupait pas des besoins de l’enfant. Mais, depuis son retour au pays, il assume ses responsabilités. Je ne m’oppose pas à cette démarche judiciaire. Je veux que le nom de cet homme figure dans l’acte de naissance de ma fille parce que c’est lui son père.» Deux autres personnes parmi lesquelles l’oncle de viviane, sont venues témoigner de la relation amoureuse qui a existé il y a 15 ans, entre Loïc et Vivianne. «Je me rappelle qu’au début de la grossesse, ma nièce n’a pas voulu me dire qui était l’auteur de sa grossesse. C’est suite aux menaces qu’elle a fini par avouer. Mais, le garçon était déjà parti en formation dans une autre ville», a-t-il confié en souriant. Le tribunal a donné droit à la requête de l’homme en tenue.