Gilly Landry Meva’a Ondoua est accusé d’avoir poignardé un homme à l’aide d’un couteau dans un débit de boisson au quartier Efoulan à Yaoundé. Le drame a eu lieu dans la nuit du 26 au 27 juillet 2020. Détenu à la prison principale de Yaoundé, l’homme en tenue reconnait les faits qui lui sont reprochés. Les débats avaient déjà été ouverts dans cette affaire lors d’une audience précédente devant le Tribunal militaire de Yaoundé. Et le procès avait été renvoyé au 5 octobre 2021 pour que le mis en cause donne sa version des faits.
D’après les déclarations de l’un des témoins de l’accusation recueillies lors de l’enquête préliminaire, il ressort que dans la nuit du 26 au 27 juillet 2020, Gilly Landry Meva’a Ondoua accompagné d’autres personnes, se sont retrouvés dans «une buvette» au quartier Efoulan à Yaoundé. Alors que les clients disent avoir commandé des boissons alcoolisées, M. Kamgang Fontsing Hyacinthe, le barman lui aurait plutôt servi des jus. Ce qui va déclencher une première altercation entre le militaire et le barman.
La dignité militaire
Après quelques minutes d’accalmie, M. Kimbang, un autre client du bar, qui n’était pas concerné par le premier incident, va se faire agresser par l’accusé qui a tenté de prendre le bijou que ce dernier portait. Une deuxième altercation a opposé les deux hommes. C’est ainsi que le jeune militaire a poignardé à mort M. Kimbang au ventre. Pendant que ce dernier était transporté dans un centre de santé, le militaire est reparti se coucher dans son domicile. Au cours de la bagarre, M. Meva’a Ondoua a perdu ses pièces d’identité, ce qui a permis aux enquêteurs de mettre la main sur lui quelques jours plus tard. Ce dernier a été inculpé des faits de coups mortels et violation de consignes.
Bien qu’ayant plaidé coupable des faits qui lui sont reprochés, Gilly Landry Meva’aOndoua a donné une autre version de l’histoire. Il a déclaré qu’après l’altercation qu’il a eue avec le barman, il aurait heurté avec son pied M. Kimbang, qui était assis à proximité de la porte. Il dit s’être excusé. Mais, le défunt se serait enflammé, engageant une violente discussion verbale puis une altercation. «Il m’a cravaté en premier, et j’ai fait pareil. C’est à ce moment que sa chaine s’est coupée. D’autres personnes se sont mêlées à la bagarre. J’ai aperçu une d’entre elles qui voulait m’assommer avec une bouteille. Pour me défendre, j’ai sorti mon couteau et j’ai poignardé le défunt», a-t-il relaté.
Après avoir écouté la version des faits des deux parties, le tribunal a observé qu’il y a des incohérences sur les différentes déclarations des témoins de l’accusation. Selon le juge, tout laisse croire que personne n’a assisté à la scène tragique, et que les témoins qui ont été entendus à l’enquête préliminaire n’ont fait que des suppositions. L’affaire a été renvoyée au 2 novembre 2021 pour les réquisitions du ministère public sur la culpabilité au nom de l’accusé.