Incarcéré à la prison centrale de Yaoundé-Kondengui depuis 2019, le jeune berger M. Ahmed Karnara va retrouver ses activités de revendeur de bœufs dans les grands marchés du Cameroun et de la Guinée Equatoriale qu’il avait quittées à la suite d’une affaire l’opposant à son fournisseur de bétail M. Dicko Bara. Après la décision du tribunal le condamnant à 12 mois de prison ferme et au paiement de 34 mille francs le 1er avril 2022, M. Ahmed Karnara aurait déjà quitté la prison de centrale de Kondengui pour y avoir déjà passé deux ans de détention. Un temps relativement plus long que celui de la peine de privation de liberté qui lui a été infligée par le Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé centre administratif.
M. Dicko Bara reprochait à son partenaire d’affaires de ne lui avoir pas reversé les fruits de la vente de près de 63 têtes de bœufs qu’il lui avait été confiées. Le fournisseur de M. Ahmed Karnara avait évalué la valeur desdits bœufs à plus de 30 millions de francs. C’est après avoir vainement attendu le paiement de cette somme que l’homme d’affaires avait décidé de saisir la justice. Sauf que M. Dicko Bara le plaignant n’a répondu à aucune convocation du TPI. Pendant les débats, le juge en charge du dossier, s’est contenté des versions des faits relatés par le représentant du parquet et le mis en cause M. Ahmed Karnara. La magistrate du parquet avait expliqué que le prévenu Ahmed Karnara avait fait preuve de mauvaise foi envers son patron en fondant dans la nature après avoir reçu les bœufs litigieux. Le ministère public avait demandé au tribunal de condamner le mis en cause, qui, selon elle, ne disait pas la vérité.
Protocole d’accord
Le 4 mars dernier, M. Ahmed Karnara qui avait toujours clamé son innocence, s’était expliqué sur l’affaire qui l’avait conduit en prison en indiquant avoir commencé le partenariat avec le plaignant en 2016. Il avait précisé que pendant trois ans, leur relation d’affaires était au beau fixe et avait vendu plus de 1000 bœufs en reversant chaque semaine à son fournisseur, la somme de 10 millions de francs. C’est en 2019, disait-il, que les problèmes avaient commencé parce qu’il n’était plus capable de payer la dette que lui réclamait M. Dicko Bara. Il avait soutenu que cette situation était survenue à la suite d’une maladie qui l’avait cloué dans un lit d’hôpital pendant 8 mois. C’est pendant cette longue période d’hospitalisation, ajoutait-il, que les nombreux bouchers à qui il avait livré les bœufs l’avaient abusé.
Néanmoins, il avait dit avoir conclu un protocole d’accord avec le plaignant prévoyant qu’il verse à ce dernier la somme de 500 mille francs chaque mois. Avant cela, il avait noté avoir donné la somme de 4 millions de francs représentant une avance de paiement de sa dette à son partenaire d’affaires. Il avait aussi souligné avoir parfois fait de mauvaises affaires à cause de la fluctuation des prix sur le marché du bétail ce qui avait contribué à alourdir sa dette. Dans sa décision, le tribunal a été indulgent envers le mis en cause.