Par Odette Melingui – odettemelingui2@gmail.com
Qui a commandité le vol dans l’établissement de microfinance Renaprov finance S.A, agence de Messassi-Yaoundé? C’est à cette question que le juge du Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé centre administratif va répondre lors de son verdict prévu le 18 février 2022. Pour le moment, seul M. Sangarissou Bouba Kalil, agent de sécurité employé depuis 6 ans dans cette entreprise, est indexé comme étant le complice de ce vol. Pourtant, le mis en cause, qui comparait libre, nie les faits. Vêtu d’un pantalon jean et d’une chemise carrelée, l’accusé, ne reflète pas l’image d’un homme qui a déjà été en possession d’une somme de 10 millions de francs dont on l’accuse d’avoir soustrait. Une apparence qui ne l’épargne pas des poursuites judiciaires engagées contre sa personne par son employeur Renaprov finance qui semble être convaincu que Sangarissou Bouba Kalil est le commanditaire du vol décrié.
En effet, il ressort des débats que dans la nuit du 6 au 7 mai 2021, Renaprov finance S.A, agence de Messassi avait été victime d’un cambriolage par infraction extérieure. Une somme de 10 millions de francs avait été emportée ainsi que d’autres effets importants. M. Sangarissou Bouba Kalil, qui était de faction à la banque ce jour-là, dit n’avoir rien vu et entendu de curieux. C’est le lendemain que le vol avait été constaté. La porte arrière du bâtiment avait été cassée et les bureaux saccagés. Ce qui suppose que les voleurs étaient passés par la porte arrière pour commettre leur forfait. C’est ainsi que les soupçons avaient été dirigé vers le vigil qui avait été indexé comme étant le complice de ce cambriolage.
Bouc émissaire
Le 21 janvier 2022, l’affaire, qui avait déjà été débattue lors des précédentes audiences, a été appelée. Renaprov finance S.A ne s’est pas fait représenter comme lors des audiences antérieures. Il était question pour le représentant du ministère public de faire ses réquisitions dans cette procédure. Convaincu par les faits tels que relatés dans le procès-verbal d’enquête préliminaire admis au dossier de procédure comme pièce à conviction, le ministère public a estimé que les faits pour lesquels l’accusé a été traduit en justice sont caractérisés. Il a demandé au tribunal de déclarer M. Sangarissou Bouba Kalil coupable des faits d’abus de confiance.
Lors de sa plaidoirie, l’avocat de Sangarissou Bouba Kalil a, pour sa part, déclaré que la société Renaprov finance, qui dispose d’un système d’alarme et de vidéo surveillance, n’a présenté aucune preuve concrète qui prouve que son client s’est introduit dans les bureaux de l’entreprise pour voler où alors qu’il a quitté son poste au moment du cambriolage afin de faciliter la commission de vol. De plus, soutient l’homme en robe noire, le chef d’agence a, au cours de son interrogation à l’enquête préliminaire, déclaré que M. Sangarissou Bouba Kalil n’avait pas accès à la porte arrière de l’immeuble. Il fallait passer par un portillon dont seul le comptable détenait les clés.
«Comment est-ce que mon client, qui est toujours hors du bâtiment, a pu s’introduire dans l’immeuble pour désactiver l’alarme? Mon client est un bouc émissaire parfait, alors que le vrai coupable est connu de tous. Mon client est innocent des faits qui lui sont reprochés», a conclu l’avocat. Le verdict est attendu le 18 févier 2022.