Pendant que l’hôtel Mont Febe s’apprête à accueillir les délégations de la Coupe d’Afrique des Nations (Can), une situation délétère crée un remue-ménage au sein de la structure hôtelière. Il s’agit d’une affaire qui oppose devant le Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé, Mme Bikai Matilde Evelyne, secrétaire au service du recouvrement et du contrôle, à Mme Djepain Sandrine Epouse Nembot, la comptable. Le désaccord porte sur une affaire de dénonciation calomnieuse que Mme Bikai reproche à Sandrine Nembot. Elle accuse cette dernière d’avoir rapporté au directeur général (DG) de l’hôtel de fausses nouvelles, notamment le fait de l’associer au groupe des agents qui fustigent à travers les médias, la gestion de l’entreprise.
Le 15 juillet 2021, Mme Bikai Matilde Evelyne a expliqué au tribunal que de retour des congés en janvier 2021, elle a reçu une demande d’explication du directeur général à cause des plaintes de Mme Djepain Sandrine Epouse Nembot. Cette dernière se plaignait de ce que sa collègue lui avait adressé des propos désobligeants et des menaces. La plaignante déclare également que la comptable l’accuse de l’avoir bousculée dans un couloir de l’hôtel. Elle affirme que ces accusations et bien d’autres lui ont valu d’être convoquée au conseil de discipline auquel prenaient part tous les hauts responsables de l’hôtel. À l’issue de cette assise, elle dit avoir été écopé de 6 jours de mis à pied. Face à la décision du conseil de discipline, Mme Bikai explique avoir engagé un recours qui n’a pas eu d’effet. Elle conclut son propos en soutenant qu’elle a fait l’objet des propos mensongers et diffamatoires.
Pour sa défense, Mme Djepain Sandrine, qui rejette en bloc les accusations qui pèsent sur sa personne, reconnait avoir saisi le directeur général dans une correspondance. Elle se plaignait de ce qu’une rumeur circulait au sein de cet établissement hôtelier la qualifiant de «traitresse». La rumeur prétendait qu’elle avait livré la plaignante à ses supérieurs hiérarchiques. Elle nie avoir exercé des menaces contre sa collègue et de l’avoir indexée comme un membre du collectif du personnel à l’origine des articles de presse critiques contre la gestion du DG.
La représentante du ministère public a requis la relaxe pure et simple de Mme Djepain Sandrine. Elle estime que cette dernière a saisi son administration pour assurer sa sécurité et pense que le conseil de discipline lui a donné raison en sanctionnant Mme Bikai. Me Nlend, l’avocat de la défense est allé dans le même sens que le magistrat du parquet. L’avocat pense qu’il s’agit d’un fait de commérage créant un climat délétère au sein de l’hôtel qui est arrivé devant le tribunal.
Le conseil de la plaignante, pour sa part, soutient qu’il s’agit d’une infraction technique que la mise en cause a commise. Il demande que cette dernière soit déclarée coupable de dénonciation calomnieuse. Le tribunal compte rendre sa décision le 5 aout prochain.